30 juillet 2006

nicolas-hulot.jpgL'homme du défi pour la terre, qui a mobilisé les petits gestes de déjà plus de 500000 citoyens pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, n'exclut plus de présenter sa candidature à l'élection présidentielle de 2007. Nous souhaitons vivement qu'il joigne le geste à la parole : la plupart des partis politiques actuels sont incapables de proposer des actions suffisamment efficaces pour préparer la France et le reste de la planète, dans la mesure du possible, aux conséquences certaines et catastrophiques du bouleversement climatique qu'ont déclenchées depuis plus d'un siècle les combustions intempestives  de charbon, de gaz et de pétrole.

La "majorité des candidats" à l'élection présidentielle en France ignorent le péril climatique, déplore-i-tl dans un entretien au Journal du Dimanche. "On a toujours pas intégré la plus grande menace qui ait pesé sur l'humanité: le péril climatique. La majorité des candidats à l'élection présidentielle semblent s'en désinteresser (...) C'est atterrant. Quant aux écologistes, faute de privilégier une démarche unitaire, ils sont inaudibles", estime le producteur et animateur de télévision.

Face à cette situation, "si rien ne bouge d'ici novembre, tout est possible. Etre candidat à la présidentielle n'est ni ma vocation, ni mon fantasme. Mais si la seule solution est de franchir la ligne rouge, je ne l'exclus pas".

"Encore une fois, que les politiques prennent leurs responsabilités, qu'ils osent enfin dire aux Français que nous courons à la catastrophe si rien n'est fait", ajoute Nicolas Hulot, qui renvoie "dos à dos personnalités de gauche et de droite".

Pour le defenseur de l'environnement, qui a par le passé conseillé Jacques Chirac sur ces questions mais a pris ses distances car "les actes ne suivaient les discours", il est primordial de "lutter contre l'effet de serre".

Nicolas Hulot préconise une "politique drastique d'économie d'énergie", la création d'un "bouquet énergétique en misant sur tout ce qui est renouvelable" comme l'énergie éolienne. On peut aussi "instaurer, petit à petit une fiscalité énergétique qui se substituera à la fiscalité sur le travail", pénalisant "tout ce qui est énergivore".

En matière agricole, il faut encourager les agriculteurs à "produire de la qualité", en "conditionnant les aides non à la production, mais au coût environnemental", selon Nicolas Hulot qui appelle à une "réforme de la politique agricole commune".

Au total, si "on ne veut pas aller vers une société de privation, il faut imaginer une société de modération", souligne-t-il.

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