20 mars 2007

Bon courage, Nicolas. Il va falloir ruser, maintenant, pour peser sur les débats et tenter d'élever un peu les discussions. Interviewé aujourd'hui par Le Parisien, Hulot pourra-t-il peser sur les engagements des candidats ?
"J'ai respecté ma parole. Aux candidats de ne pas me donner l'occasion de la transgresser. Si j'ai l'impression que les promesses signées ne seront pas mises en oeuvre, alors je me sentirai libéré de tout", prévient-il.

"Jusqu'à présent, j'ai été correct et patient mais il peut se passer des choses d'ici le premier tour. Je peux donner un bon point supplémentaire à tel ou tel. On peut aussi envisager une action politique entre la présidentielle et les législatives. Tout est ouvert", estime-t-il.

Sa menace, maintenant qu'il a épuisé le joker de la candidature, réside dans le soutien éventuel qu'il pourrait apporter à un candidat. Pour l'instant, pas de quoi choisir : "Nicolas Sarkozy a défini six priorités (…). Aucune d'elles ne se réfère aux enjeux écologiques. Sur les 100 points du pacte présidentiel de Ségolène Royal, un seul aborde ce thème de manière diluée et transversale. Quant à François Bayrou, il a fixé quatre chantiers prioritaires, (…), l'environnement est absent''. ''Les candidats reconnaissent que les problèmes liés au changement climatique sont sérieux, mais ils pensent, à tort, que l’on a du temps pour y faire face'', ajoute Nicolas Hulot.

Plus que jamais pourtant, Nicolas Hulot semble maîtriser son argumentation, développant ce diagnostic, dramatique, partagé par de nombreux penseurs : "Ces gens-là ont été éduqués, conditionnés pour imaginer que nos institutions, que notre science auront toujours réponse à tout", poursuit-il. "Avec eux nous sommes juste dans le réactif. C'est l'histoire de quelqu'un qui rentre chez lui, trouve sa salle de bain remplie d'eau, et qui, au lieu de fermer le robinet, commence à éponger. Aujourd'hui, cela ne suffit plus"