15 décembre 2007

thinkglobal1.jpgVoiture intelligente : voilà deux termes qui choquent. L'automobile, paroxysme de l'individualisme, est en effet un triste exemple de sabotage d'initiatives collectives efficaces, en terme de transports au moins. On ne compte plus les voies ferrées désaffectées, lignes de bus anémiques et pauvres cyclistes en danger sur les routes accaparées par les monstres d'acier... Think Global, entreprise menée par Jan-Olaf Willums, 61 ans,  investisseur spécialisé dans les technologies environnementales, propose de changer le comportement des automobilistes en transformant radicalement l'outil, son mode de commercialisation et d'entretien. Véritable prouesse industrielle, la Th!nk, voiture électrique 2 places, est déjà sur les chaines de montage, en Norvège, après une dizaine d'années de péripéties et faillites rattrapées de justesse.  Ford, qui avait lancé le projet à la fin du siècle dernier, ne croyait plus en ce modèle dont l'autonomie permet tout de même, selon le constructeur, d'atteindre les 180km. Relancé il y a moins d'un an, le projet est en passe d'aboutir, même si l'éternet point faible du moteur électrique, les batteries, est encore loin d'être résolu. Mais la Th!nk "pense" différement.

ford_thnk.jpg"Nous voulons faire pour l'automobile ce que des entreprises modernes comme Google et Apple ont fait", clame M. Willums, fier de son esprit innovateur inspiré des méthodes iconoclastes de la Silicon Valley, dont les stars Larry Brin et Sergey Page (fondateurs de Google) ont décidé eux aussi d'investir dans le projet. Après avoir racheté la marque, il a lancé le mois dernier la production avec l'objectif de commercialiser les voitures dès 2008 en Norvège, Danemark, Suisse, et Londres. L'originalité, au delà du concept technique, se concentrera sur le développement de produits spécifiques. Pour doper les ventes, l'entreprise compte sur les services associés : volontairement positionnée dans les voitures haut de gamme, la Th!nk a pour vocation d'être partagée entre plusieurs propriétaires, en covoiturage ou copropriété. Vendues en ligne, elles seront produites sur mesure : cette technique a très bien marché pour les ordinateurs, comme l'a prouvé l'exemple de Dell. Reliée à Internet, elle sera bardée de capteurs optimisant la recharche (solaire par exemple) et l'entretien des batteries, qui seront pris en charge et surveillées à distance par le constructeur. M. Willums ne s'en cache pas : il vise d'abord les flottes d'entreprise et urbains aisés. Nul doute que c'est une bonne façon d'aborder les choses avant qu'un effet de masse ne permette la transformation définitive du parc automobile...

Sources