2 novembre 2011

Comparés aux métaux ou aux matières à base de fibres végétales comme le papier et le carton, seule une fraction des déchets plastiques sont recyclés.  Partant de ce constat, l’entrepreneur Américain Mike Biddle, fondateur de l’entreprise MBA Polymers, a élaboré toute une série de procédés industriels capables de séparer les métaux, le caoutchouc, le verre etc. des déchets plastiques puis de trier et calibrer automatiquement les plastiques en fonction de leurs densités respectives pour les recycler.  Cette dernière étape représente une avancée capitale en matière de recyclage des matières plastiques. 

 

En effet, les matières plastiques restent extrêmement difficiles à recycler en raison de leur incroyable diversité en matière de densité ou de propriétés mécaniques et thermiques.  Les matières plastiques peuvent être classées en trois grandes familles (les thermoplastiques, les thermodurcissables et les plastiques techniques) qui regroupent elles-mêmes des centaines de matériaux polymères synthétiques différents en fonction de leurs divers procédés de fabrication ou marques déposées. 

Codes d'identification des résines plastiques

En ce qui concerne le recyclage des bouteilles et des emballages en plastique, il existe un système de marquage standard qui identifie sept familles de résines plastiques ce qui permet d’accélérer le processus de recyclage post-tri sélectif…si tant est que ce tri a eu lieu.  

C’est évidemment dans les cas des produits électroniques et de tous les objets qui incluent des pièces en plastiques que les choses se compliquent et qui transforment le recyclage du plastique en un véritable casse tête.  On sait déjà que la grande majorité de ces déchets est « exportée » vers les pays en voie de développement pour y être « recyclés » sans véritable contrôle. 

Des solutions innovantes et ambitieuses commencent néanmoins à voir le jour de par le monde.  On commence à trouver sur le marché des machines capables de convertir les déchets plastiques en carburant de haute qualité, comme par exemple au Japon ou au Canada.  Mais ces procédés n’offrent pas vraiment une alternative durable dans la mesure où le cycle de dépendance envers les carburants fossiles n’est pas interrompu. 

Considérant le plastique non plus comme un déchet sans valeur mais comme une « ressource » ou une matière première transformable et rentable, Mike Biddle parle d’ « exploitation minière en surface » ou de « mines à ciel ouvert » (above-ground mining) en référence à l’exploitation minière traditionnelle.  Les procédés de triage,  de sélection et de séparation élaborés par MBA Ploymers permettent de transformer les déchets en granules de plastiques qui peuvent ensuite être revendus à des entreprises partenaires qui les réintègrent dans leurs processus de fabrication.  Le recyclage en lui-même est finalement beaucoup moins gourmand en énergies que lors de la transformation initiale du pétrole en matières plastiques, et les rejets en CO2 sont minimisés. 

MBA Polymers a pour l’instant implanté des usines de recyclage aux Etats Unis, en Chine, au Royaume Uni et en Autriche.  Une idée à suivre donc pour cet entrepreneur qui compare le recyclage industriel du plastique à une « dernière frontière » dans le domaine environnemental.