13 mars 2023

A Perpignan, c'est le choc : c'est pas comme si on avait prévenu depuis des années, aujourd'hui déjà en mars 2023 la sécheresse menace grave. Et c'est le cas dans toute la France, c'était déjà le cas l'année dernière mais on le sait, le phénomène va s'accentuer exponentiellement car nous continuons tous allègrement à cracher du dioxyde de carbone dans l'atmosphère. En effet, après avoir brutalement baissé sous la contrainte des confinements imposés en  2020, les émissions de gaz à effet de serre sont reparties de plus belle à la hausse, comme l'indique le dernier rapport de  l’Agence internationale de l’énergie (2 mars 2023).

Coté hydrologie, c'est la dèche

Le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) assure, entre autres, une mission de surveillance et prospection sur l'état des resources en eaux souterraines, autrement dit au BRGM on est bien au courant de l'état des nappes phréatiques qui alimentent une grande partie des réseaux d'eau potable et d'irrigation agricole. Et en ce début 2023, on est inquiet au BRGM. La sécheresse  s’annonce en effet , une fois de plus,  historique. Le Bulletin du BRGM daté du 1er mars est clair , la situation est inédite, le message a été relayé dans l'ensemble de la presse suite à la  conférence de presse du 13 mars, animée par Violaine Bault, hydrogéologue.

«80% des nappes sont sous les normales, Et 45% sont à des niveaux bas, à très bas.»

Toute la France est concernée :  le couloir Rhône-Saône, les nappes de la plaine du Roussillon, celles des causses calcaires — autour du Lot et de l’Aveyron — et celles du Limousin. Treize départements sont ainsi déjà concernés par des restrictions d’eau. Dans les Bouches-du-Rhône, les Pyrénées-Orientales, l’Isère et l’Ain, des alertes renforcées, entraînant d’importantes limitations, ont été prises dans certaines zones.

«Les pluies de ce mois de mars font du bien, mais n’effaceront pas les déficits accumulés ces derniers mois», a aussi prévenu le BRGM. Il faut donc s’attendre à une année particulièrement sèche, «avec sans doute des restrictions d’usage de l’eau sur tout le territoire», a précisé Violaine Bault.

Partout le manque d'eau est flagrant, détaille le quotidien reporterre :  des rivières à sec, des ruptures d’alimentation en eau potable ainsi qu’une «remontée du biseau salée» — la limite entre eau douce et eau de mer.

«L’an dernier, dans la plaine du Pô, en Italie, l’eau était devenue salée dans un certain nombre de puits, et les agriculteurs n’ont donc pas pu irriguer», a rappelé la scientifique.

Les Pyrénenées Orientales, heureusement, ont trouvé la solution : ce ne sera pas la danse de la pluie, mais bel et bien une procession religieuse qu'organisent les autorités ecclésiastiques, répondant à la demande d'un viticulteur aux abois. Tout va bien. Le 18 mars prochain, donc,  selon une tradition oubliée depuis 150 ans, la statue de Saint-Gaudérique de l'église de Saint-Hippolyte et le buste-reliquaire de la paroisse Saint-Jacques seront transportées jusqu'aux rives du Têt, le fleuve qui traverse la ville. Source : France Info