8 janvier 2009

BERLIN, 8 jan 2009 (AFP). L'Allemagne doit réduire sa dépendance à la Russie pour les livraisons de gaz, en renforçant l'approvisionnement en provenance d'autres pays et en développant ses capacités de stockage, a estimé jeudi le responsable de l'Agence allemande pour l'énergie.

"Il ne faut pas qu'on puisse nous faire chanter", a expliqué Stephan Kohler au quotidien Berliner Zeitung. L'Allemagne est touchée par les arrêts de livraison de gaz vers l'Europe via l'Ukraine suite à un différend sur le prix du gaz, mais dans une moindre mesure que d'autres pays.

"La situation pour l'approvisionnement pour les deux à trois prochaines semaines n'est pas critique malgré le froid", a estimé M. Kohler, alors que le seulement 35% du gaz naturel en Allemagne provient de Russie et que le nord du pays est alimenté via la Pologne.

Pour autant, "nous devrions plus nous préoccuper de mettre en place un système de gazoduc alternatif", a-t-il recommandé. Ceci pourrait passer notamment par le projet de gazoduc Nabucco, qui acheminerait le gaz de la Caspienne vers l'Europe en contournant la Russie, selon lui.

"Nous devons davantage compter sur du gaz liquide que nous pouvons importer non pas de Russie mais d'Asie centrale", ajoute-t-il.

L'Allemagne a aussi renforcé ces dernières années ses capacités de stockage et doit continuer à le faire. "D'autres réserves de gaz sont prévues, ce qui est très raisonnable" aux yeux de M. Kohler.

Le pays doit également améliorer son efficacité énergétique et développer les énergies renouvelables ainsi que des centrales à charbon plus performantes, mais pas nécessairement prolonger la durée d'utilisation des centrales nucléaires, a estimé le responsable de l'Agence de l'énergie.