7 avril 2008

ecoartisan.jpgFaut-il le rappeler ? Responsable de 26 % des émissions de gaz à effet de serre, le secteur du bâtiment reste, en France, le plus gros consommateur d’énergie, avec les transports. C'est dans ce contexte que la CAPEB, confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Batiment, vient de créer le label "eco-artisan", marque déposée régissant les règles d'un marché juteux où tous les coups sont permis : le label permettra, grâce à des critères souhaitons le assez strict,  d'apporter aux artisans qui choisissent des méthodes écologiques d'en faire une publicité objective.

Le label Eco-artisan sera une marque déposée par la Capeb et gérée par un organisme indépendant. Ouvert à l’ensemble des entreprises du bâtiment, son objectif est de proposer aux particuliers les techniques les plus pertinentes en matière d’efficacité énergétique en capitalisant sur les métiers existants et en renforçant une nouvelle compétence : l’efficacité énergétique du bâti. Le Grenelle de l’environnement a dénombré 31,3 millions de logements à rénover dans le parc résidentiel existant pour améliorer leurs performances énergétiques et thermiques : un défi que la Capeb a chiffré à 600 milliards d’euros, c’est-à-dire entre 20.000 et 30.000 euros pour chaque foyer. Face au renforcement annoncé de la concurrence et au désir des clients de mieux identifier les entreprises compétentes, le label veut «rendre clairement visible les compétences détenues par les entreprises artisanales». La Capeb entend «s’appuyer sur les métiers existants et les faire évoluer en leur adjoignant une nouvelle compétence : la connaissance générale, transversale à tous les corps de métiers, des savoirs et techniques liés à la maîtrise de la performance énergétique des bâtiments».

«Avec Eco-artisan, nous allons clarifier et rendre visible, pour les clients, les compétences détenues par les entreprises artisanales dans le domaine de l’efficacité énergétique. Il ne s’agit pas d’inventer de nouveaux métiers mais de mobiliser les entreprises artisanales afin qu’elles soient exemplaires sur le marché de la rénovation thermique des logements à travers toute la France. J’insiste mais il s’agit bien de TOUS les métiers du bâtiment, le peintre et autres professions de la finition y compris» , explique dans un communiqué le président de la Capeb, Jean Lardin.

1 label pour 3 engagements

Ce nouveau label repose sur 3 engagements :

  • Engagement N1 : Evaluation thermique globale «L’artisan devra être capable de proposer à son client une évaluation des performances thermiques globales de son logement» .
  • Engagement n2 : Conseil global en matière d’efficacité énergétique «L’artisan devra conseiller au client des techniques cohérentes, améliorant l’efficacité thermique de son logement (isolation, énergies, menuiseries extérieures, système de chauffage et ECS, ventilation…)»
  • Engagement n3 : Réalisation des travaux et contrôle qualité «L’artisan devra être en mesure de proposer des solutions adaptées et efficaces dans son corps de métier, établir des devis avec des variantes en vue d’optimiser la performance énergétique du bâtiment ou encore vérifier la qualité des travaux réalisés, notamment à l’aune de la satisfaction du client» .

Devenir Eco-artisan en 4 étapes

Pour devenir Eco-artisan, l’artisan devra suivre un parcours précis :

  • Etape n1 : Dans la Capeb de son département, il fait le point sur ses compétences (informations sur l'entreprise, compétences, qualifications, formations suivies les 3 dernières années) et ses habitudes en termes de qualité de service. Il vérifie ses connaissances via un Quizz d'auto évaluation et découvre les logiciels d'évaluation thermique existants. Si l’artisan estime intéressant de compléter ses connaissances en matière d’efficacité énergétique, il peut alors suivre une formation FEE Bât (formations existantes, disponibles partout en France. Financées par les fournisseurs d’énergie, elles n’impliquent pas de coûts supplémentaires pour l’entreprise).
  • Etape n2 : Il s’inscrit à l'examen et réussi le QCM, achète un logiciel professionnel d'évaluation thermique (reconnu et régulièrement mis à jour) et obtient le label Eco-artisan. (40 questions posées en un temps imparti, portant sur 3 thématiques : connaissances génériques sur les performances énergétiques globales des bâtiments, sur l’utilisation d’un logiciel d’évaluation thermique, et concernant le développement durable).
  • Etape n3 : L’artisan signe la charte Eco-artisan à la Capeb de son département et doit respecter les 3 engagements.
  • Etape n4 : L’artisan est audité tous les 3 ans par un organisme indépendant qui veille au respect des engagements de la marque.

Le label sera déployé sur l’ensemble du territoire d’ici début 2009.