26 mars 2008

Dès le mois de mars arrivent les premiers salons de jardin dans les rayons des hyper-marchés. Quel matériaux choisir ? Que penser des bois dits "exotiques", c'est à dire venant des forêts tropicales et équatoriales ? On se doute que la commercialisation de ces bois exotiques contribue à la déforestation, avec des conséquences sur la faune (5.000 orangs-outans disparaissent chaque année, mais aussi des pandas, des oiseaux, des papillons...), elle impacte aussi la flore (avec ces plantes qui sont la base d'environ 40 % de nos médicaments, ....).

Mais la réalité est alarmante, voici quelques chiffres qui doivent nous faire réagir (Source : actu-environnement.com)...

  • 13 millions d'hectares de forêt disparaissent chaque année dans le monde, surtout sous les tropiques.
  • En 30 ans, la déforestation a touché 14% de la forêt amazonienne brésilienne, à savoir une superficie supérieure à celle de la France.
  • La déforestation de la forêt amazonienne pourrait relâcher entre 55,5 milliards et 96,9 milliards de tonnes de dioxyde de carbone dans l'atmosphère d'ici 2030, soit l'équivalent de deux années d'émission de CO2 dans le monde, selon WWF.
  • La déforestation mondiale est responsable de 20% des émissions mondiales des gaz à effet de serre mais aussi d'une perte de la biodiversité et d'habitats pour les populations locales.
  • Elle touche toutes les parties du monde dont également le bassin du Congo et l'Asie du Sud-Est. Chaque année, plus de 800.000 hectares de forêts tropicales du bassin du Congo (Gabon République Démocratique du Congo, etc.) sont détruits sous la pression démographique et économique alors qu'ils abritent la plus grande partie des populations de grands singes au monde.

L'actualité de ces derniers jours nous rappelle d'ailleurs que les pratiques illégales des exploitants forestiers sont malheureusement réelles.

Selon Greenpeace, 60 à 80 % du bois au Brésil est exploité illégalement et plus de la moitié du bois amazonien exporté arrive en l'Europe où la France reste le plus gros importateur européen de bois brésilien.

Le 17 mars Greenpeace a réussi une opération de blocage d'un cargo de bois tropical en provenance du Brésil qui a poussé le gouvernement français à s'engager. « La France s’est engagée vigoureusement dans la lutte contre le commerce illégal de bois exotiques. Il s’agit de renforcer la certification, de privilégier l’emploi du bois certifié, et de limiter les importations de bois tropicaux et boréals à ceux-qui répondent aux exigences définies dans le FLEGT" (FLEGT : Plan d’action européen "Forest Law Enforcement on Governance and Trade") » a rappelé Jean-Louis Borloo. Voir le communiqué de presse sur ecolopresse

Alors, si votre rêve reste le salon de jardin en teck, regardez les étiquettes. Le bois exotique utilisé doit provenir de forêts gérées durablement et pour s'en assurer il faut rechercher le label attestant de cette provenance, le label FSC (Forest Stewardship Council). C'est la garantie que l'exploitation n'a pas généré d'impacts négatifs : économiques, sociaux et environnementaux, une sorte d'écosociolabel.

Ce label FSC a été créée en 1993, dans la dynamique du second Sommet de la Terre de Rio (juin 1992) par la réunion de propriétaires forestiers, des entreprises de la filière bois, des groupes à vocation sociale et des associations (ONG) de protection de l’Environnement. Cette certification FSC pour la gestion durable des forêts couvre 87 millions d'hectares dans 75 pays.

Il existe également une marque PEFC (Programme de Reconnaissance des Certifications Forestières), créé en 1999 à l’initiative privée des forestiers européens qui considéraient le système FSC (Forest Stewardship Council), inapproprié au morcellement de la forêt européenne et, par conséquent, trop coûteux à mettre en oeuvre. L'évaluation PEFC concerne 196 millions d'hectares dans 32 pays.

Même si la part de marché des bois certifiés s'est sensiblement développée depuis 10 ans, elle ne représente que 9 % de la surface forestière mondiale et 22 % du volume du commerce mondial de bois.

C'est pour cela que chaque achat du consommateur compte pour accroitre la demande de bois durable et donc l'offre. En l'absence d'engagement sur la certification de votre salon de jardin, il vaut mieux opter pour des essences européennes, certaines présentant les mêmes caractéristiques de durabilité et de résistance.

Si votre mobilier restera dehors, un traitement préalable sera souvent nécessaire, et de préférence avec un procédé respectueux de l'environnement. A ce jour, le consommateur manque de repères et d'informations claires sur les techniques utilisées. En voici quelques unes :

  • La Rétification® (traitement thermique soucieux de l'environnement (sans ajout de produits chimiques)
  • Le thermohuilage (procédé breveté en 1998 par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) de Montpellier : via le phénomène de dépression provoquée par la condensation de vapeur, il permet le traitement en profondeur du bois avec des huiles naturelles additivées de molécules organiques)
  • L'ASAM : un traitement 100 % d'origine végétale pour le bois, développé par l'INRA.

Le sujet devient technique alors si vous avez des compétences venez les partager en mettant votre commentaire.

En ce qui concerne l'entretien régulier de votre salon de jardin en bois exotique, si vous avez des produits écologiques à nous recommander, venez nous en parler nous pourrons les tester dès les beaux jours, si le soleil accepte de nous accorder la douceur de ses rayons de printemps !