14 février 2007

Deux cas similaires attirent notre attention ce matin, du coté des multinationales Total et Trafigura. La première comparaît depuis lundi 12 février face aux parties civiles représentant les usagers du littoral breton et vendéen, qui fut une fois de plus sauvagement attaqué, en décembre 1999, par plus de 20000 tonnes de fuel, dont le ramassage engendra, mélangé aux sables, plus de 250000 tonnes de déchets. Coïncidence : alors qu'une horde d'avocats va essayer de défendre l'impunité de la compagnie pétrolière, elle annoncera aujourd'hui son résultat net pour l'année 2006, un record de plus de 12 milliards d'euros de bénéfices net ! La bonne nouvelle, c'est qu'au bout de 2 jours de procès, et à la grande surprise de nombreux commentateurs, l'accusé est mis en difficulté. En effet,  la défense de Total devait s'appuyer sur le fait qu'elle n'était pas propriétaire du navire, donc pas responsable. Une note interne dévoile de manière flagrante une stratégie parfaitement déterminée, montrant que Total avait parfaitement conscience de ses responsabilités : "Même en l'absence de texte, la responsabilité d'un affréteur peut toujours être recherchée sur le terrain délictuel ou quasi-délictuel pour faute ou négligence dans le choix du navire". Mais quoi qu'il arrive, l'impact du procès de l'Erika se prolongera, souhaitons-le, au delà des compensations financières. A Abidjan, c'est une autre histoire : les 10 morts intoxiqués par la cargaison du Probo Koala ne profiteront pas de l'accord que vient de conclure le gouvernement ivoirien avec la société Trafigura, accusée d'être à l'origine du déchargement de déchets toxiques à Abidjan, en aout 2006. Des milliers de personnes avaient été intoxiquées par les émanations de 528m3 de déchets et boues en provenance d'Europe. L'affaire sera "résolue" par le paiement d'une somme de 150 millions d'euros annoncaient cette nuit les autorités ivoiriennes. Revers de la médaille : La compagnie souligne dans une déclaration que ni Trafigura, ni le gouvernement de Côte d'Ivoire n'acceptent de responsabilité dans les événements d'août... Affaire classée.