4 janvier 2011

PARIS, 4 jan 2011 (AFP). Ils sont des centaines à barboter du Cap Fréhel à la Manche en passant par les îles anglo-normandes, mais ces cétacés restent méconnus: un programme d'étude de trois ans vient d'être lancé pour recenser et mieux connaître les grands dauphins sédentarisés du golfe normand-breton.

Ce programme est financé en partie par l'assureur mutualiste Maaf, qui a un dauphin comme logo, à l'initiative du Fonds de dotation de la biodiversité "Save Your Logo" qui propose aux entreprises de contribuer à la préservation des espèces végétales ou animales qu'elles ont choisies pour emblème.

Sur le terrain, le Groupe d'étude des cétacés du Cotentin (Gecc), une association spécialisée de Cherbourg, va prendre des photographies des dauphins pour établir une liste en distinguant individuellement chacun des animaux grâce à ses "marques naturelles" (taches, griffures, encoches) sur son aileron.

"On fait ces sorties en bateaux depuis plusieurs années, l'idée est de connaître la taille de la population et de connaître son évolution", explique François Gally, directeur de la petite association (deux salariés).

L'association a identifié à ce jour plus de 650 grands dauphins et François Gally estime à environ 300 le nombre de cétacés sédentarisés dans la région, soit "l'une des populations les plus importantes de France".

En France, les grands dauphins sont également présents en mer d'Iroise et en Méditerranée.

Au volet démographique s'ajoute un aspect scientifique avec des prélèvements de peau par biopsie sur les animaux pour déterminer leur régime alimentaire et les niveaux de produits contaminants présents dans leur corps.

Les prélèvement seront analysés par des scientifiques du centre d'étude biologique de Chizé (Deux-Sèvres) et de l'université de La Rochelle.

"Aujourd'hui, nous n'avons aucune idée de l'état de santé des animaux. L'objectif final de cette étude, c'est la préservation de cette espèce au moment où se développent les activités offshore avec des activités éoliennes, hydroliennes et l'extraction des granulats", souligne François Gally, précisant que ce programme doit durer jusqu'à fin 2013.