9 octobre 2017

Spécialiste des chiffres sur l'inégalité dans le monde, le jeune Lucas Chancel codirige avec l'économiste Thomas Piketty le Laboratoire sur les inégalités mondiales à l’École d’économie de Paris. Il est également chercheur senior à l’Iddri et enseignant à Sciences Po-Paris, et anime le site wid.world, qui recense pour tous les pays les chiffres sur les inégalités. Alors que Thomas Piketti  réagissait dans la presse française aux mesures politiques de Macron, indiquant que la suppression de l'ISF est une lourde faute, le duo publie un livre à paraître le 12 octobre aux éditions "Les Petits Matins". Ce livre met l'accent sur la pertinence des politiques environnentales pour réduire les "insoutenables inégalités".

Dans un contexte d’accroissement des inégalités et de chômage de masse, les politiques environnementales sont souvent perçues comme des contraintes supplémentaires, quand elles ne sont pas qualifiées de mesures anti-pauvres ou anti-ruralité. Pourtant, il existe un lien étroit entre les injustices sociales et environnementales.

En effet, les données chiffrées sont sans appel : au Nord comme au Sud, les plus riches sont les principaux pollueurs, tandis que les plus modestes sont davantage exposés aux risques et plus vulnérables face aux dégâts occasionnés, comme les récents ouragans en Atlantique l’ont montré.

C’est pourquoi la question de la justice sociale doit être mise au coeur des politiques de développement durable. Infrastructures, systèmes de mesure innovants, réformes fiscales… Les solutions et les exemples à suivre ne manquent pas. Seulement, leur mise en œuvre ne se fait pas du jour au lendemain, ni sans résistances, que ce soit en Europe, aux États-Unis ou en Inde. Afin d’accompagner et d’accélérer la nécessaire métamorphose de l’État social, l’auteur propose plusieurs pistes concrètes et plaide pour une meilleure articulation des luttes locales et de la coordination internationale.