17 août 2012

L'archipel des Tokelau en Polynésie est en passe de devenir la première « nation » au monde à se débarrasser du diesel pour passer à l'énergie solaire à 100%, et ce dès fin Octobre 2012.  Même si l'annonce reste symbolique en raison de la petite taille de l'archipel,  ce développement ne manquera pas de catalyser l’attention des nations du Pacifique dans une situation similaire.

Atoll d'Atafu, Tokelau. Photo: CC Nasa/Flickr

L'archipel des Tokelau se situe dans le Pacifique sud, entre Hawaï et la Nouvelle-Zélande, au nord des Samoa Américaines et à environ 1,000km au nord est de Wallis et Futuna.  Les trois petits atolls (10km² et 1,400 habitants) qui constituent l'archipel sont autonomes mais restent sous souveraineté néo-zélandaise.  Comme la majorité des petites îles du Pacifique, les Tokelau sont entièrement dépendants de leurs générateurs diesel pour subvenir à leurs besoins énergétiques.  Le territoire doit en effet importer plus de 2,000 barils de diesel par an pour seulement 15 à 18 heures d'électricité par jour. 

C'est grâce au support financier du gouvernement néo-zélandais que l'entreprise privée Powersmart Solar est en train d'installer des panneaux solaires sur les trois atolls.  Pour un coût total de 7 millions NZD, les 4,032 panneaux solaires, 392 onduleurs et 1,344 batteries pourront de subvenir à 150% des besoins énergétiques de l'archipel et ce 24/24h.  Tous les composants du système sont capables de résister aux vents violents des cyclones tropicaux potentiels ainsi qu’aux températures et aux taux de salinité élevés caractéristiques du climat océanique. 

Photo: © Powersmart Solar

C’est donc la combinaison de plusieurs facteurs conjoncturels qui ont facilité la décision d’un tel investissement: l’instabilité croissante du coût des énergies fossiles, mais aussi la compétitivité accrue du secteur solaire photovoltaïque (l’investissement initial devrait être amorti entre 5 et 7 ans).  Dans le même temps, la réduction presque totale des émissions de gaz à effet de serre que va permettre l’installation des mini centrales solaires répondent aux engagements prévus par la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. 

L’offre en électricité sur les 117 îles de la Polynésie Française en 2010 reste majoritairement d’origine thermique (80%).  La puissance installée d’origine hydroélectrique s’élève à 16.2% et le solaire photovoltaïque (relié au réseau) représente 2.75% de l’offre. (Source : Schéma Directeur des Energies Renouvelables – Ministère des Ressources Marines – 31/01/2012 – p.12).  Dès 2008, la Polynésie Française s’était fixée comme objectif d’assurer 50% de la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables à l’horizon 2020.  Comme aux Tokelau, c’est l’énergie solaire qui y connait la plus forte croissance (500 kW en 2012).  On constate des développements similaires dans les  îles Tonga, Cook, Tuvalu et Samoa où l’énergie solaire ne va plus devenir « alternative » mais bel et bien essentielle.

Source : Inhabitat et Powersmart Solar