3 novembre 2011

Bien que la crise financière concentre l’attention médiatique et politique, le Réseau Action Climat France (RAC-F), ses associations membres et la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH), rappellent que le G20 ne doit pas faire l’impasse sur les 100 milliards de dollars annuels promis pour le climat, fin 2009 au sommet de Copenhague. Sans financements, le Fonds Vert créé à Cancun risque de devenir une coquille vide. Pourtant, des mécanismes de financements innovants existent et n’ont jamais eu autant de soutien politique et médiatique que cette année. Seule l’impulsion des Chefs d’Etat manque encore.

LES FINANCEMENTS INNOVANTS : UN POTENTIEL ÉNORME POUR RÉPONDRE À DES BESOINS CROISSANTS

La crise financière actuelle est aussi une crise sociale et environnementale, et ce sont les pays les plus vulnérables qui payent le prix fort. Pour répondre aux besoins croissants de ces populations, les leaders du G20 doivent mobiliser des sources de financements innovants. Trois options sont sur la table : • La mise à contribution du transport international maritime et aérien, • La réforme et redirection des subventions aux énergies fossiles, • La taxe sur les transactions financières.

L’AVAL POLITIQUE DES CHEFS D’ETATS SE FAIT TOUJOURS ATTENDRE.

Alors que ces dispositifs bénéficient d’un soutien de la Banque Mondiale et du FMI, et à quelques semaines du Sommet de Durban sur le Climat, le RAC-F, ses associations membres et la FNH s’inquiètent des retombées d’un échec à Cannes. « L’absence d’un signal positif de la part des principales économies de la planète sur les financements climat plomberait d’entrée la négociation en Afrique du Sud » souligne Alix Mazounie du RAC-F. « Le potentiel de ces sources de financements est pourtant considérable, rappelle Elise Buckle, responsable de la campagne G20 pour le WWF, par exemple, un mécanisme de tarification carbone maritime pourrait rapporter 10 à 15 milliards US$ par an pour le Fonds Vert. Qu’attendent donc les Chefs d’Etat du G20 pour agir ? »

LA MISE À CONTRIBUTION DU TRANSPORT MARITIME : UN INCONTOURNABLE DU G20

Pour permettre une réelle et ambitieuse impulsion politique, le communiqué du G20 doit notamment demander la mise en oeuvre - par l’Organisation Maritime Internationale - d’un mécanisme global sur le fret maritime. « Nous comptons sur la présidence française du G20 pour avancer sur le dossier du transport maritime, qui permet à la fois de générer des financements pour le climat et de réduire les émissions de CO2 liées au fret maritime, et cela sans incidence nette sur les économies en développement » précise Benoit Faraco de la FNH.