11 septembre 2007

hydrolienne.jpgEnfin ! Malgré la difficulté à concevoir les financements d'un projet d'une telle ampleur, les entrepreneurs quimpérois (Finistère) de la société HydroHélix ont enfin réussi à boucler un projet de prototype de leur hydrolienne  de 1MW, qui sera implantée dès janvier prochain à la sortie de l'estuaire de l'Odet, au Sud de Quimper. Et les perspectives sont loin d'être négligeables : Si l'expérience s'avère concluante, cette technologie pourrait couvrir jusqu'à 40 % des besoins de la Bretagne, l'équivalent de deux centrales EPR, et générer de nombreux emplois.

Baptisé Sabella, du nom d'un ver marin, ce démonstrateur est le fruit de la recherche menée depuis 2001 par la société d'études HydroHélix, à Quimper, dirigée par Hervé Majastre et Jean-François Daviau, dont le projet global Marénergie est labellisé au sein du pôle de compétitivité Mer. Ce docteur en génie des matériaux et cet ancien de l'Institut français des pétroles ont ainsi constitué un consortium très typé finistérien, avec le cabinet In Vivo Environnement, Dourmap Brest et Sofresid Engineering. La génératrice est fabriquée par la société quimpéroise ENAG. Sabella va se présenter sous la forme d'un rotor de 3 m de diamètre, pour un ensemble hors tout de 5,5 m, reposant sur une plate-forme de 6 m sur 8, pesant 8 tonnes. Cette éolienne sous-marine va être immergée pendant trois à quatre mois, à l'entrée de l'estuaire de l'Odet, au sud de la balise du Coq, dans une fosse de 19 m, située dans un chenal de navigation. Pour ce faire, la préfecture a délivré une autorisation temporaire d'occupation de l'espace maritime. « Le Queen Mary 2, avec un tirant d'eau de 10 m, pourrait passer sans encombre au-dessus », soulignent ses concepteurs.

Sabella exposée à Brest 2008

« Bénodet ne sera pas un site industriel, le courant n'y est pas suffisant, mais c'est un très bon site de test », note Hervé Majastre. D'une capacité de production de 10 kilowatts, ce pilote n'a pas vocation à fournir de l'électricité à terre, mais va être doté d'une batterie de capteurs afin de mesurer la conception mécanique de la machine, ses performances, son impact sur le milieu et notamment sur les poissons. En cas de réussite, une vraie unité industrielle pourrait voir le jour d'ici deux ans. Sabella sera exposée lors de Brest 2008.
Sabella, d'un coût de 750.000 €, est subventionnée à hauteur de près de 350.000 € (111.800 € par la Région Bretagne, autant de l'Ademe, 55.000 € du conseil général, 28.800 € par Brest métropole et Quimper-Communauté). 60 % sont apportés par le consortium.

Sources : blog de  Nathalie Conan, Conseillère Générale du Finistère, et Revue Kavadenn