22 mai 2007

Alors qu'encore une fois le prix du brut semble parti pour crever les plafonds, le gouvernement Equatorien est à l'origine d'une initiative unique au monde, une première qui souhaitons le va se voir couronnée de succès. La jungle du  Yasuni National Park, réservoir d'une biodiversité unique, habitat de nombreuses tribus indiennes, est aussi l'objet des convoitises de compagnies pétrolières : son sous sol est truffé de gisements totalisant près d'un milliard de barils de pétrole brut !  Mais l'affaire n'est pas gagnée.

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Indiens Huaorani natifs de la région du Parc National Yasuni,  en équateur. Au nombre de 2000, leur territoire est constamment menacé par l'exploitation pétrolière

L'Equateur s'est en effet déclaré prêt à renoncer à l'exploitation de son principal gisement pétrolier pour des raisons écologiques. Mais en échange, le gouvernement demande le versement d'une indemnisation internationale, envisageant sinon de relancer l'appel d'offres pour l'exploitation de ce gisement.

Le président de la compagnie d'Etat Petroecuador, Carlos Pareja, a déclaré lundi avoir reçu pour les champs pétroliers de Ishipingo-Tambococha-Tiputini (ITT) 14 propositions, annonçant son intention de procéder à "un appel d'offres international", à moins que le gouvernement ne perçoive une indemnisation.

Le président socialiste équatorien Rafael Correa a déjà proposé à plusieurs gouvernements européens et des organismes internationaux de suspendre l'exploitation du gisement en raison de l'impact écologique. Son gouvernement réclame en échange une indemnisation internationale pour le pays andin dont le principal gisement représenterait, selon les autorités équatoriennes, une perte de revenus annuels de 700 millions de dollars. "Nous sommes disposés à partager ce sacrifice. Nous ne demandons pas qu'on nous compense les 700 millions de dollars que nous toucherions pas, mais 50%, soit 350 à 400 millions, pour laisser le pétrole dans la terre", a récemment soutenu le chef de l'Etat. La réussite du projet de sauvegarde tiendra donc à la capacité des ONG à mobiliser les 300 à 400 millions de dollars que demande le gouvernement pour sanctuariser la zone.

Cinquième pays producteur de pétrole d'Amérique du Sud avec une production journalière de 536.000 barils, l'Equateur dispose de réserves estimées à 4,8 milliards de barils pour les 25 prochaines années.

Voir aussi : Zero Deforestation