3 octobre 2022

Physicienne de formation, Vandana Shiva  dirige la fondation de recherche pour la science, la technologie et l’écologie, et a initié la création de l’ONG Navdanya destinée au développement de l’agriculture biologique. Elle a écrit plus de 20 livres. Elle est notamment lauréate en 1993 du prix Nobel alternatif « pour avoir placé les femmes et l’écologie au cœur du discours sur le développement moderne ».

Une série de ses textes  sont aujourd'hui traduits par  Marin Schaffner, ils ont été écrits en 1992, ce qui les rend d'autant plus pertinents : les ravages de la monoculture agricole sont constatés depuis des décennies, et chaque petite graine de réflexion sur le sujet alimente des initiatives pour rétablir la richesse de la biodiversité. Le mouvement Chipko, dans la région himalayenne du Garhwal, en fut un exemple spontané, dans les années 70. Il est, entre autres mouvements, à l'origine des réflexions qui nourrissent l'écriture de Vandana Shiva, qui outre son métier d'écrivain est aussi une femme d'action et de sciences, illustrant aujourd'ui son savoir faire par la mise en évidence de  paradigmes en place dans les systèmes d'agriculture vivrière dans les régions rurales d'Inde. Elle décrit ainsi l'opposition  entre les systèmes de savoir (-faire) locaux d'une part,  et systèmes de savoir dominants imposés par une étiquette scientifique (ou pseudo scientifique) qui confèrent aux monocultures une sorte de caractère sacré.

"Il n'est pas vrai que sans la monocultures agricoles, il y aurait des  famines", écrivait alors Vandana Shiva en préambule du premier des 5 essais d'une vingtaine de pages de cet ouvrage. Elle continue : "Les monocultures sont en réalité une source de pénurie et de pauvreté, à la fois puisqu'elles détruisent la diversité et les alternatives, et aussi parce qu'elles détruisent les contrôles décentralisés sur les systèmes de production et de consommation."

Ces  textes sortent aux éditions Wild project, sous la forme d'une enquête fouillée et argumentée d'exemples concret, qui fait le procès du développement– et qui établit la supériorité sociale et écologique des systèmes paysans traditionnels.