15 septembre 2011

Lionel Astruc est journaliste et auteur, publie aujourd'hui, aux éditions Terre Vivante,  la première biographie sur Vandana Shiva,  indienne à la pointe du combat contre les entreprises agro chimiques, reconnue pour son accompagnement des villageois et agriculteurs du sous continent.

Comment la fille d’un garde forestier marchant à travers l’Himalaya est-elle devenue l’ennemie numéro 1 des firmes agrochimiques ? Quel message assez puissant peut convaincre des villages entiers de se convertir à l’agriculture biologique ? Vandana Shiva répond à ces interrogations par d’autres questions : est-il possible que des multinationales empêchent les paysans de reproduire leurs propres graines ? Est-il concevable de voir sans réagir ces agriculteurs ainsi poussés à la faillite, puis à des suicides en masse ?

Luttes et victoires contre les multinationales

Révocation de brevets sur le riz basmati, victoire contre Monsanto sur le blé Napal, fermeture d’une usine coca-cola aux pollutions désastreuses, lutte contre l’industrie minière… Visionnaire, Vandana Shiva perçoit dès la fin des années 80 la volonté des multinationales de breveter le vivant et leur main mise sur les petits paysans, notamment par la création de semences OGM. Brillante scientifique, philosophe, prix nobel alternatif en 1993, elle lutte pour la sauvegarde de la biodiversité, la protection des semences, les techniques agricoles traditionnelles.

Préservation des semences anciennes : la banque de graines Navdanya

En 1996, Vandana Shiva crée Navdanya, une banque de graines présente dans 16 états en Inde. Cette association collecte, récolte et reproduit des semences anciennes pour empêcher leur disparition et favoriser leur diffusion. Navdanya forme également les paysans à l’agriculture biologique pour les affranchir du joug des gros semenciers et leur rendre autonomie alimentaire et dignité.

Sur les traces de Gandhi

Libre penseuse imprégnée de culture gandhienne, Vandana Shiva est reconnue comme la chef de file des altermondialistes (c’est elle qui a rassemblé le premier mouvement anti-globalisation à Bengalore en 1993). A l’échelle locale comme mondiale, les armes de cette épopée non violente sont la désobéissance civile, la pédagogie par l’exemple, la révolte et l’action en justice. Un récit qui nous fait voyager à travers l’Inde, entre suspense et réflexion écologique.