4 septembre 2015

_DSC5151Déçus par leur voyage à Paris, les agriculteurs finistériens ont la sensation de revenir bredouilles, malgré l'allocation -sous la menace- par le gouvernement d'une enveloppe de 3 milliards d'euros pour soutenir les industriels de l'agriculture. On peut comprendre la déception des paysans bretons face à l'inefficacité d'un système à bout de souffle : mais en dépit d'une apparente unanimité, tous ne sont pas partis à Paris. Ceux qui sont restés s'expriment. Petit éclairage pour vous lecteurs d'ecolopop qui êtes déjà convaincus que nous sommes tous dans une impasse industrielle et écologique : comme l'illustre cette photo de la Baie de Douarnenez défigurée par la pollution verte, prise hier matin pendant que les tracteurs bretons finissaient de brûler quelques centaines de  litres de gasoil chacun pour déplacement, la solution se trouve bel et bien sur place et non pas dans une mégalopole à 500 km de la réalité.

Agriculture industrielle : les 5 mensonges de la FNSEA

Stéphane Brélivet, éleveur de porcs à Dirinon, est membre de la Confédération paysanne. Dans un article publié dans le Huffington Post, il donne une autre version de la réalité et  argumente son propos en cinq points, à partir de l'exemple breton : emploi, qualité, autosuffisance alimentaire sont des éléments de reflexion qui pourraient réorienter les politiques agricoles. C'est ainsi, selon lui, que pour 1000 emplois familiaux détruits lors du regroupement d'exploitations prônés par la politique des regroupements d'exploitation, seulement 400 emplois de salariés sont créés. Sa conclusion est sans appel : La FNSEA et les FDSEA de Bretagne sont le syndicat du désespoir. Elles sont responsables de la situation actuelle. C'est pour cela qu'aucune solution de long terme n'est proposée, un pompier pyromane ne peut pas jouer ce rôle.

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Plage de Ste Anne La Palud, 3 septembre 2015

Le point de vue de la Confédération Paysanne.

la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole en France, n’appellait pas au rassemblement Parisien :  Pierre Brosseau, éleveur en Loire-Atlantique est responsable de la commission porc à la Confédération. Il s'exprime dans le quotidien LE MONDE : après quelques mots d'explication sur la politique européenne, il conclut de manière concrète en évoquant le modèle de la vente directe.

Quelques éleveurs font de la vente directe mais la généralisation est inenvisageable. J’en connais qui ont essayé de changer d’orientation et de passer en bio, mais ils traînent leurs dettes antérieures. Certains s’en sortent, mais aujourd’hui, avec 70 % de la production dans l’Ouest et la majorité des consommateurs en région parisienne, la vente directe ne peut pas être un phénomène de masse. Ça ne peut être que des niches. A nos yeux, le plus compétitif, c’est l’élevage lié au sol. Dans ce système, un éleveur possède une truie pour un hectare de terre. Il produit des céréales qu’il donne à ses animaux, et les déjections sont épandues sur ses terres. Le paysan est autonome et le lisier, qui est un déchet à traiter pour les autres éleveurs, devient pour lui un engrais, donc une richesse. Il faut limiter la taille des élevages, et mieux les répartir sur le territoire. Si on avait développé cela, on n’aurait pas les problèmes de qualité de l’eau qu’on a aujourd’hui. La bonne taille, c’est d’avoir 200 truies par élevage, pour que les gens puissent travailler à deux ou à trois sur une exploitation, se relayer et prendre un peu de vacances.

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