6 novembre 2008

PARIS, 6 nov 2008 (AFP). Les députés de gauche ont refusé jeudi de voter le budget de l'écologie et du développement durable, destiné à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement, qu'ils jugent "injuste" et "décevant".

Les ministres en charge de l'écologie, Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet, ont défendu tour à tour à l'Assemblée leurs crédits inscrits dans le projet de loi de finances 2009, qui prévoit d'engager 19 milliards d'euros et 7,3 milliards de crédits de paiement pour la mise en oeuvre du Grenelle sur la période 2009-2011.

"Votre budget est peu ambitieux et il est aussi injuste dans ses financements", a lancé le député (PCF) du Puy-de-Dôme André Chassaigne.

"Les ressources budgétaires ne progressent pas. A l'inverse, les ressources extra-budgétaires provenant des taxes affectées sont en augmentation au détriment de l'égalité des citoyens devant l'impôt", a-t-il déclaré en dénonçant "l'absence de financements à la hauteur des enjeux du Grenelle".

Il a constaté en outre que le budget se traduit "par la diminution des moyens humains propres à mettre en oeuvre les engagements pris", notant qu'après la suppression de 1.400 emplois en 2008, 1.400 autres allaient suivre en 2009 au ministère et dans les services qui en dépendent.

Pour sa part, le député socialiste de l'Indre, Jean-Paul Chanteguet, a noté "avec satisfaction la prise en compte de plusieurs engagements du Grenelle, comme les 800.000 euros consacrés à la création d'un observatoire de la biodiversité, les plans d'action pour la biodiversité outre-mer ou le doublement du rythme de création des réserves, dont huit en 2009".

Mais, a-t-il poursuivi, "ce budget est un budget en trompe l'oeil qui ne vous permettra pas d'atteindre les objectifs ambitieux que vous vous êtes fixés. C'est pourquoi le groupe socialiste ne vous suivra pas". Les députés PS avaient voté pour le Grenelle de l'environnement.

Le député a également fait valoir que le projet arrête le financement du Grenelle pour trois ans, "alors que la loi Grenelle 1 a été adoptée par la seule Assemblée (elle sera soumise au Sénat début janvier) et que le projet de loi Grenelle 2 n'est pas encore sur le bureau des parlementaires".

Selon les services de M. Borloo, ce texte Grenelle 2, qui doit encadrer l'application des mesures, devait être transmis jeudi au Conseil d'Etat.