15 octobre 2008

BRUXELLES, 15 oct 2008 (AFP). Le président français Nicolas Sarkozy a réaffirmé mercredi sa volonté d'arriver "avant janvier" à un accord des pays de l'UE sur le plan européen de lutte contre le changement climatique, malgré les menaces de blocage de la Pologne et de l'Italie.

"Il faut trouver une solution avant janvier", a déclaré M. Sarkozy lors d'une conférence de presse à l'issue du premier jour du sommet européen à Bruxelles. "Je ne renonce pas au calendrier", a-t-il souligné.

"Il faut qu'on tienne compte des problèmes spécifiques d'un certain nombre de nos collègues" et "peut-être qu'on n'en a pas assez tenu compte", a-t-il toutefois admis. "On va s'attacher à trouver un compromis", a-t-il ajouté, en soulignant qu'il avait maintenant "deux mois et demi pour le faire".

"La question environnementale, c'est une question essentielle, une responsabilité historique", a-t-il poursuivi. "La crise (financière) ne doit pas diminuer nos ambitions, au contraire: il faut sortir du dilemme croissance ou protection de l'environnement, la croissance propre c'est une possibilité de rebond de la croissance", a souligné M. Sarkozy.

Interrogé sur la menace de veto brandie par le président du Conseil italien Silvio Berlusconi contre le "paquet énergie-climat" européen, le président français s'est dit "persuadé" de pouvoir trouver avec lui "un bon accord".

"D'abord, moi j'apprécie beaucoup l'Italie. Et moi monsieur, je l'ai prouvé", a-t-il lancé sous les rires des journalistes en faisant allusion à son épouse d'origine italienne Carla Bruni.

"J'apprécie aussi beaucoup le président du Conseil italien. Il est intervenu avec des arguments qui étaient très pertinents", a poursuivi Nicolas Sarkozy.

"Je suis persuadé qu'avec Silvio Berlusconi on trouvera un bon accord. Ce n'est pas un homme qui bloque les processus. C'est un homme qui, au début de la discussion, appelle l'attention sur les convictions qu'il a ou les intérêts qu'il veut défendre, mais c'est un homme (...) avec qui il a toujours été possible de trouver un compromis", a estimé le chef de l'Etat français.

"Il a toujours fait en sorte que l'Italie, quand il était aux responsabilités, soit un facteur d'unité", a-t-il conclu.

M. Berlusconi a menacé mercredi de bloquer le plan d'action européen en raison de son coût et à cause de la crise financière.

L'UE veut arriver d'ici fin décembre à un accord politique sur une série de mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des industriels, des transports et des ménages, afin d'arriver en 2020 à une baisse globale de 20% des émissions par rapport à 1990.