25 juillet 2008

LILLE, 25 juil 2008 (AFP). La cour administrative d'appel de Douai (Nord) a annulé un jugement du tribunal administratif de Lille qui donnait raison aux communes de Sangatte et Calais, opposées à l'installation de parcs à moules sur leur littoral touristique, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Le tribunal administratif de Lille avait annulé en 2007 l'autorisation préfectorale d'exploitation de trois parcs à moules longs de neuf kilomètres sur la plage de Sangatte, au motif qu'une enquête environnementale n'avait pas été menée.

La cour administrative d'appel a estimé dans son arrêt rendu jeudi que ce type d'enquête n'était pas nécessaire car la pose de 22.500 pieux en bois n'était pas en contradiction avec le code de l'environnement, a expliqué à l'AFP Me Jean-Jacques Thouroude, l'avocat des mytiliculteurs, installés à Blainville-sur-Mer (Manche).

"Nous allons nous pourvoir en cassation", a annoncé à l'AFP le maire de Sangatte Guy Allemand. Des "investissements considérables", tels que l'ouverture prochaine d'une base de voile et un projet de centre de balnéo-thérapie, sont "complètement remis en cause", selon le maire.

"On nous interdit tout simplement l'accès à la mer, c'est scandaleux", s'est indigné dans un communiqué le président de la Communauté d'agglomération du Calaisis Philippe Blet.

"Les Sangattois vont tout faire pour que cette entreprise ne travaille pas ou ait du mal à s'installer", a affirmé de son côté Pascal Dubus, membre du comité de défense de la plage de Sangatte-Blériot.

Les mytiliculteurs "ne pourront pas exploiter calmement", a reconnu leur avocat. "Mais maintenant que leurs titres sont reconnus comme légaux, on va pouvoir demander des dommages et intérêts à l'Etat", a souligné Me Thouroude.