30 juillet 2008

PARIS, 30 juil 2008 (AFP). L'organisation écologiste Greenpeace affirme que les grands groupes forestiers opérant en République démocratique du Congo (RDC) ont mis en place un système d'évasion fiscale grâce à la sous-facturation du bois qu'ils exportent, "pillant ainsi la région et ses populations".

Dans un rapport publié mercredi, l'organisation affirme que ces sociétés fixent des prix de vente - vers d'autres entités du groupe - artificiellement bas, réduisant ainsi le niveau de leurs taxes à l'exportation ainsi que la taxation sur les bénéfices dans le pays d'origine du bois.

"Ce comportement peu scrupuleux, s'il n'est pas maîtrisé, continuera à rendre dérisoires les efforts de la communauté internationale et des bailleurs de fonds en faveur de la réduction de la pauvreté", affirme Greenpeace.

En outre, souligne l'organisation, ces pratiques sont en "contradiction fondamentale" avec l'exigence de protection des zones forestières, qui est un des outils clés dans la lutte contre le changement climatique.

La déforestation compte pour environ 20% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

"L'impunité accordée aux sociétés d'exploitation qui se livrent à l'évasion fiscale constitue une incitation financière au développement de leurs activités dans les dernières forêts tropicales humides encore intactes de la planète", affirme le rapport.

L'organisation écologiste met directement en cause le groupe forestier Danzer, dont le siège social est en Suisse, pour la façon dont il opère, selon elle, en RDC, via sa filiale Siforco, mais également au Congo voisin.