8 juillet 2008

STRASBOURG (Parlement européen), 8 juil 2008 (AFP). Le Parlement européen a réclamé mardi une évaluation fiable de l'impact environnemental du projet controversé de gazoduc russo-allemand Nord Stream, mais a refusé de suivre Polonais et Baltes dans leur condamnation globale de ce projet.

Le Parlement européen a adopté à une large majorité un texte substantiellement amendé par rapport à celui préparé par le député souverainiste polonais Marcin Libicki, à partir de pétitions signées par 30.000 Européens, essentiellement des Baltes.

Le rapport initial reprenait à son compte de multiples inquiétudes exprimées par la Pologne et les pays baltes sur ce projet de gazoduc reliant la Russie à l'Europe en passant sous la mer Baltique, dans lequel ils voient la volonté de Moscou de contourner des pays particulièrement méfiants à l'égard du Kremlin.

Le texte finalement approuvé demande à la Commission européenne et aux Etats de l'UE de s'impliquer davantage dans l'évaluation environnementale de ce projet dont le géant gazier russe Gazprom est l'actionnaire principal.

Il cite des menaces pour la flore et la faune, le risque d'explosion des 80.000 tonnes de munitions déversées dans la Baltique après la deuxième guerre mondiale, et le danger pour le trafic maritime posé par la construction de ce tuyau de 1.200 km, qui transformera la Baltique en "plus grand site de construction sous-marine" au monde.

Si le rapport souligne que "la sécurité énergétique est un élément essentiel de la sécurité de l'Union européenne", les députés allemands ont obtenu qu'il n'indique pas que la construction du gazoduc nécessite "l'accord de tous les pays riverains", comme c'était le cas dans la version préparée par M. Libicki.

La construction du gazoduc Nord-Stream doit démarrer en 2009 et s'achever fin 2011.

Lors du sommet UE-Russie fin juin en Sibérie, le président russe Dmitri Medvedev avait appelé les pays riverains à ne pas "politiser" ce projet.

"C'est un projet commercial, non politique", sur lequel "nous avancerons en nous mettant d'accord avec les Etats qui posent pour l'instant certaines questions, notamment environnementales", avait-il déclaré.