24 avril 2008

MONTRÉAL, 23 avr 2008 (AFP). La fonte des glaces dans l'Arctique est "beaucoup plus rapide" que prévu et s'approche du "point de non retour", selon une étude publiée jeudi par le Fonds mondial pour la nature (WWF).

La calotte glacière du Groenland, dont le volume actuel est estimé à 2,9 millions de mètres cubes, et les glaces de l'Océan Arctique, évaluées à 4,4 millions de mètres cubes en septembre 2007, sont à des niveaux les plus bas jamais observés, selon l'organisation.

Le volume des glaces de l'océan a connu une baisse de 39% par rapport au volume moyen observé de 1979 à 2000.

"Les changements récents observés dans l'Arctique se produisent à un taux beaucoup plus rapide que ce qui était prévu", par l'Évaluation des impacts sur le changement climatique dans l'Arctique (Acia), publiée en 2005, et le rapport Groupe d'experts internationaux sur le climat (GIEC) de 2007, conclut le WWF.

La fonte de la calotte glacière du Groenland et du couvert glacier dans l'Arctique est près du "point de non retour", au delà duquel la situation sera irréversible, estime l'organisation internationale qui a compilé les travaux de recherche les plus récents sur l'ensemble de la zone nordique.

"Lorsque vous regardez en détail les recherches scientifiques sur les récents changements dans l'Arctique il est douloureusement clair que notre compréhension de l'impact du réchauffement climatique est à la traîne par rapport aux changements observés dans l'Arctique", a déclaré Martin Sommerkorn, l'un des auteurs du rapport.

Le WWF publie son étude à l'occasion d'une réunion du Conseil de l'Arctique, une organisation regroupant les pays nordiques (les Etats-Unis, la Russie, le Danemark, la Finlande, l'Islance, la Norvège et la Suède), jeudi dans les îles Lofoten, en Norvège.

Les chercheurs de la WWF ont aussi mis en garde contre la disparition des ours polaires du Canada, pays où vit les deux tiers de la population mondiale de ces plantigrades.

"Les anciens modèles ont prédit que la fonte des glaces sur les mers (dans le nord) allait conduire à l'extinction de certaines populations d'ours polaires vers 2050. Mais de nouveaux éléments de preuve soulignent que l'extinction dans certaines régions pourrait survenir plus rapidement", note Peter Ewins, directeur de la conservation des espèces à la WWF-Canada.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) doit soumettre vendredi des recommandations au gouvernementsur le statut de certaines espèces dont l'ours polaire.