23 juillet 2007

Né dans une province de ce qui deviendra en 1947, sous ses yeux d'enfants, le Pakistan, Muhammad Yunus n'était pas franchement destiné à une carrière humanitaire internationale : fils d'un joailler prospère, il était promis à une carrière d'économiste. Pourtant le Prix Nobel qu'il a reçu en 2006 consacre une action qui va au delà de la simple initiative qu'il a lancé, en 1974, transformant sous le choc des cadavres de la famine au Bengladesh sa vie de professeur d'économie à l'université, pour aller directement au contact des populations les plus pauvres en leur proposant des crédits équivalent à quelques dizaine de dollars. Le micro crédit était né, une révolution est en marche. Avec un objectif : éradiquer la pauvreté, ni plus ni moins. Après plusieurs années de combat contre les instances telles que la Banque Mondiale, qui selon lui servaient surtout les intérêts des pays riches, sa banque, la désormais célèbre Grameen, atteint l'équilibre et l'auto financement, crédibilisant ainsi la technique du micro crédit qui a sorti des millions de personnes d'une pauvreté affligeante. Le concept s'est développé et ne s'applique plus seulement au pays pauvres, mais aussi aux tranches dévaforisées des pays riches, le tristement célèbre Quart Monde.

Parmi les plus grands entrepreneurs de tous les temps

Avec maintenant plus de 20000 employés dans 2400 succursales, Mohammed Yunus peut s'enorgueuillir d'avoir fondé une multinationale prospère dont les fondations reposent sur la réussite individuelle de millions de familles autrefois misérables. Signe des temps, le magasine Business Week vient de consacrer l'homme en le faisant figurer dans sa liste des "Greatest Entrepreneurs of All Time".