7 février 2007

Il y des voix qui comptent, qui sont écoutées. C'est Alain Finkielkraut qui s'exprime ainsi dans une interview. Il en profite pour démentir les assertions du Canard Enchainé, qui imagine l'intellectuel en soutien à Nicolas Sarkozy. L'autre extrême d'un échiquier politique totalement délabré n'est pas non plus à l'abris de quelques vérités aveuglantes : "Je constate que le Parti socialiste est dans le coma". Que lui reste-t-il ? Alain Finkelkraut aurait aimé voir Nicolas Hulot se présenter. Car la lucidité de l'intellectuel, évidemment, ne s'arrête pas à la sphère politique : "nous vivons une sorte de désastre", explique-t-il. "Je pense que l'école est dans un état désastreux, je pense que la morale civique est dans un état désastreux, je pense que la montée des incivilités a pris des proportions absolument épouvantables", détaille-t-il. "L'écologie exige de nous que nous changions", conclut-il.

Enfin l'intellectuel prend la mesure du problème écologique : "Si je suis poussé dans mes retranchements, alors oui je nommerai François Bayrou, je nommerai Nicolas Sarkozy et peut-être également" sous certaines réserves "Dominique Voynet (...). Mais j'aurais préféré une candidature de Nicolas Hulot".

Nicolas Hulot, quand à lui, poursuit son oeuvre. Aujourd'hui, après avoir poussé les politiques à signer son pacte, il réussit à convaincre de nombreux chefs d'entreprise : Thomas Chaudron, le président du Centre des jeunes dirigeants d'entreprise, et Geoffroy Roux de Bézieux, qui préside Croissance Plus, une association patronale, sont déjà répertoriés parmi les 500 000 signataires du Pacte Ecologique. Il y a quelques jours, c'est Henri Lachman, le président de Schneider Electric, qui a décidé de s'engager à son tour en faveur du pacte. " Ma démarche implique mon entreprise, qui a déjà inscrit, dans une charte s'imposant à tous les salariés, le principe du développement durable de la préservation des ressources de la planète", précise M. Lachman. "Les entreprises doivent se soucier de l'écologie et de l'avenir des sociétés dans lesquelles elles évoluent, poursuit-il, j'invite tous les patrons à signer ce pacte".

Pierre Richard, le président du conseil d'administration de Dexia, vient lui aussi de s'engager aux côtés de M. Hulot, comme l'a révélé Newsteam, une agence d'informations sur le développement durable, le 2 février. "L'idée m'a séduit d'emblée, je suis un militant écologiste depuis plus de trente ans, explique M. Richard, c'est l'esprit que j'ai insufflé au groupe que j'ai créé, Dexia, devenu le premier banquier du développement durable en France, à travers le financement d'éoliennes, de centrales thermiques ou de bâtiments à haute qualité environnementale."

Source : Le Monde , articles du 6 janvier 2007

  • Des chefs d'entreprise signent, à leur tour, le pacte écologique de Nicolas Hulot (Anne Michel et Isabelle Rey-Lefebvre)
  • Alain Finkielkraut se dit "atterré par l'état actuel de la gauche" (AFP)