12 janvier 2007

Andris Piebalgs, Commissaire Européen en charge de la politique énergétique de l'Union Européenne, a donné    le ton de ce qui s'annonce comme un véritable engagement de Bruxelles dans la lutte contre le réchauffement climatique et la recherche d'une indépendance énergétique : "si nous prenons les bonnes décisions maintenant, l'Europe peut conduire le monde vers une nouvelle révolution industrielle : le développement d'une économie produisant peu de carbone." Dans le communiqué du 10 janvier 2007 annonçant une série de mesures dans le domaine de l'énergie et du changement climatique, la Commission Européenne reconnaît l'ampleur de la catastrophe : "le changement climatique est l'une des menaces les plus graves pour notre planète". Les observateurs attentifs auront bien noté l'ambivalence des mesures proposées, qui ne plairont certainement pas à nos amis syndiqués de France, les gaziens et électriciens attachés à leur monopole d'état. En effet, la première mesure invoquée par l'Europe sera de favoriser une meilleure réglementation du marché de l'énergie, dans le but d'y introduire une réelle et saine concurrence. L'objectif associé vise à contraindre les producteurs  à réduire globalement leurs émissions de gaz à effet de serre de 20% d'ici 2020 : dès 2007, la législation européenne favorisera la pénétration sur le marché des biocarburants et des systèmes de chauffage et de refroidissement exploitant des sources d'énergie renouvelables. La recherche dans ces domaines, elle aussi, fait partie du package qui sera discuté au Parlement Européen à partir du mois de février.

On le sait, les meilleures économies sont celles qu'on ne dépense pas : la Commission préconise un programme drastique de réduction de la consommation d'énergie :elle propose d'accélérer l'utilisation de véhicules sobres en carburant pour les transports, d'adopter des normes plus strictes et un meilleur étiquetage pour les appareils, d'accroître le rendement énergétique des bâtiments existants de l'UE et d'améliorer l'efficacité des systèmes de chauffage ainsi que la production, le transport et la distribution d'électricité. La Commission propose également un nouvel accord international sur l'efficacité énergétique.

Enfin, on l'a vu avec les récentes histoires de pétrole entre la Russie et  la Biolorussie, la Commission déplore l'extrême dépendance de l'Europe vis à vis de sources extérieures d'énergie : elle préconise  une meilleure cohésion de l'Union Européenne pour "peser" face aux fournisseurs.

Toutes ces propositions, il faut le rappeler ne sont que des orientations pour les discussions à venir, à partir du mois prochain, au parlement de Bruxelles.