1 octobre 2007

C'est une nouvelle époque qui s'ouvre : entre la formidable poussée des technologies de l'information, qui ont permis l'émergence de médias comme votre fidèle serviteur, et les indispensables évolutions écologiques des activités humaines, de nombreux acteurs institutionnels n'hésitent plus à employer ce terme de "Third Industrial Revolution". L'enjeu est évidemment considérable, et déjà en Allemagne l'exemple prouve qu'engagement écologique peut rimer avec création massive d'emplois.

Changement d'univers

La première révolution industrielle a bouleversé la société rurale anglaise à la fin du 18e siècle : l'invention de la machine à vapeur a décuplé la force de travail grâce à la combustion du charbon qui quelques décennies plus tard sera remplacé par le pétrole. La deuxième révolution industrielle, selon Wikipedia est celle de la chimie organique à base d'hydrocarbures. Aujourd'hui, l'intrusion des technologies de l'information dans le quotidien de l'humanité marque à lui seul un bouleversement sans précédent. Mais en Allemagne, c'est à d'autres changements que se prépare depuis plusieurs années toute un pays : la révolution écologique dont rêvent les quelques militants français est bel et bien en train de se produire outre Rhin.

Des emplois par milliers

Selon le rapport GreenTech, made in Germany, du cabinet privé Roland Berger Consultants, les emplois liés aux nouvelles énergies et à l'environnement dépasseront, d'ici 2020, les emplois dans l'industrie automobile et mécanique. L'industrie environnemantale Allemande est la première au monde, et de loin : En matière d'energies renouvelables, efficacité énergétique, matériaux, gestion des déchets, gestion des eaux, et problématiques de transport, l'Allemagne occupe sur le marché mondial une place unique : 30% des activités mondiales s'y concentrent ! L'Allemand Achim Steiner, directeur du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'environnement), est plus qu'enthousiaste, la 3e révolution industrielle est bonne pour le business : "Vous pouvez faire de l'argent avec le changement climatique". Cette affirmation quelque peu paradoxale pourrait choquer plus d'un militant des Grüne, mais elle témoigne d'une incontournable réalité : il est maintenant trop tard pour inverser la tendance et les gouvernements doivent mettre la main au portefeuille pour stimuler cette "nouvelle économie". En Allemagne, tous les producteurs d'électricité ont l'obligation légale d'acheter une partie de leur portefeuille à des sources renouvelables, à un prix défiant toute concurrence: 3 à 4 fois plus cher que les énergies conventionnelles ! Mais en contre partie, les entrepreneurs bénéficient, pour les projets d'industrie renouvelables, de larges subventions. Et ce modèle unique est en train de faire des petits, sur les marchés émergents : en Chine et en Inde, déjà, la production d'electricité photovoltaïque est en forte croissance. La Chine est d'ailleurs le premier marché international en la matière.

Sources : TreeHugger - GlobeMail (Toronto, Canada)