12 octobre 2007

jour-sur-terre-2370414_39.jpgLa peur va-t-elle changer de camp ? Après le documentaire d'Al Gore, plutôt rébarbatif en comparaison, voici Un Jour Sur Terre, le premier documentaire nature long métrage appelant à un réveil des consciences contre le réchauffement climatique. Ponctué d'image inédites, il nous fait entrer dans l'intimité des familles d'ours polaires sortant de leur tanière après une longue hibernation, canards prenant leur premier envol, grues migratoires franchissant la chaine de l'himalaya (8000 m d'altitude), éléphanteaux marchant des semaines entières derrière leur mère à la recherche d'eau douce, millions de caribous migrant vers le nord...

Vous vous souvenez peut-être de la chanteuse Anggun : elle n'hésite pas à prêter sa voix à de nombreuses initiatives humanitaires, comme le Prix micro Environnement de National Geographic, ou en tant que porte parole de l´ONU. Cette semaine, elle récidive en consacrant une 1h30 de reportages naturalistes qu'elle narre avec une sensibilité unique. Un Jour Sur Terre, Documentaire de Alastair Fothergill, marque un tournant dans l'histoire des films animaliers. Alors qu'habituellement la faune et la flore font l'objet d'attachantes séquences illustrant des modes de vie bien ancrés dans un écosystème (cueillette, chasse, prédation) , celui-ci choisit délibérément de mettre en évidence la précarité d'espèces hautement emblématiques : l'ours polaire à la recherche de proies accessibles, l'éléphant d'afrique dans sa quête d'eau douce sont tous filmés à la manière de héros en danger.

Un travail unique

Ancien directeur du département "Histoire naturelle de la BBC, Alastair Fothergill appelle la population mondiale à une réelle prise de conscience. "C'est le miracle que notre planète doit à la cosmologie, sa parfaite distance par rapport au soleil et son inclinaison de 23°", explique-t-il. "Sans ces paramètres, il n'y aurait pas de saison, la Terre serait une énorme calotte de glace aux deux extrémités séparées par un immense désert. Or, pour la première fois dans l'histoire, depuis une centaine d'années on est en train de la détruire. Pour que le miracle continue, il est temps d'agir. Maintenant". Véritable prouesse technique et humaine, Un jour sur Terre a demandé cinq ans de travail, dont une année de préparation avec les scientifiques et 2.000 jours de tournage sur 200 sites par une quarantaine d'équipes ultra spécialisées.

La dure réalité

Car c'est aujourd'hui cette réalité que veut diffuser le réalisateur afin d'engager le maximum de consciences dans la lutte contre le réchauffement climatique : le miracle de la vie est bel et bien menacé, comme l'illustrent les difficiles combats que mènent partout sur la planète les derniers représentants de ces espèces vouées à la disparition. Si rien n'est fait, le bel Ours Blanc aura réellement disparu de la planète d'ici 2030 : son énergie et sa force sont inutiles contre la fonte des glaces qui le privent de son habituel garde-manger, la banquise. C'est le même principe pour des millions d'individus de toutes espèces, partout sur cette Terre que vous aurez bien du mal à digérer après 1h30 de cette projection morbide. Il va vous falloir vivre avec : c'est une hécatombe. Baleines, éléphants, oiseaux migrateurs, peu échappent aux difficultés créées par l'homme.

Une conclusion un peu facile

En mettant l'accent sur les conséquences du réchauffement climatique, le réalisateur simplifie le problème à outrance : il choisit ainsi d'omettre, dans la séquence sur les baleines à la recherche du plancton raréfié par le réchauffement des eaux, l'impact désastreux de la peche industrielle. Le braconnage, quant à lui, n'est que brièvement évoqué dans la séquence du Lynx de la Taïga, espèce dont il ne reste que 40 représentants. On admettra que la simplification donne plus de force à un message destiné avant tout à faire mouche dans les consciences...

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