30 septembre 2007

Lorsque les intérêts privés se choquent à la dégradation du bien-être public, il est bon de s'interroger à double reprise. L'exemple des biocarburants, qui  est l'objet de vives discussions,  illustre parfaitement un engouement apparament virteux mais en réalité potentiellement désastreux. Dans le même ordre d'idées, l'utilisation de la biomasse océane suscite, elle aussi, des vocations. Quelque soit le pays, en bord de mer, on y pense : c'est le cas à Rotterdam, où vient d'être lancée la  Rotterdam Climate Initiative, dont font partie la municipalité et le port de Rotterdam notamment. Ce programme  a réuni récemment des spécialistes de l'énergie et de l'industrie des algues à Rotterdam, pour discuter du rôle des algues dans la production d'énergie durable. Les algues vertes unicellulaires, micro-organismes primitifs situés en dessous des plantes,sont les variétés d'algues les plus adaptées pour la production de biocarburant :  On peut utiliser 99% de leur masse pour fabriquer des médicaments, des matières colorantes, des plastiques biologiques ou des biocarburants. Environ 40.000 litres de biocarburant par hectare peuvent être produits chaque année, ce qui représente un rendement important.

Recycler les marées vertes

Alors, la solution aux marées vertes est-elle toute trouvée ? A l'occasion des travaux du Grenelle de l'Environnement, l'association France Nature Environnement(FNE) s'est penchée sur le désastre de la pollution des plages en Bretagne par les marées d'algues vertes : Alors que 50 % des eaux françaises n’atteindront pas le "bon état écologique des eaux " en 2015 selon les orientations et programmes actuels (objectif pourtant fixé par la Directive Cadre sur l’Eau), pour FNE, le"Grenelle de l’Environnement" doit, selon les responsables de FNE, être " l’occasion de faire évoluer en profondeur la politique nationale de l’eau, et d’assumer enfin une rupture dans la lutte contre la pollution diffuse d’origine agricole, véritable fléau de la politique de l’eau !"Pour Bernard Rousseau, Responsable des Politiques de l’eau à FNE il est " indispensable que la politique française de l’eau ne soit plus purement et simplement inféodée à la politique agricole nationale, et ne soit plus conduite par le seul ministre de l’agriculture, comme le démontre la gestion du dossier breton depuis trente ans ". Parions qu'une bonne trouvaille techno-administrative permettra à nos chers producteurs de continuer à industrialiser le paysage, d'autant plus facilement que les déchets autrefois nauséabonds trouvent aujourd'hui de nouveaux débouchés.

Source : BE Pays-Bas numéro 26 (4/09/2007)