6 juillet 2010

Depuis plusieurs années maintenant, le problème de la disparition des abeilles en France et dans le monde fait l’objet d’un nombre impressionnant de publications, d’articles de presse, de documentaires à la télévision et au cinéma ou même de blogs sur la toile, tous trop nombreux pour les citer tous.  Même si le « syndrome de l’effondrement des colonies d’abeilles » ou « mystère » sont des mots ou expressions qui reviennent souvent pour qualifier ce phénomène, il semble que les causes en soient multiples.  L’utilisation intensive des pesticides, les émissions électromagnétiques ou les maladies parasitaires sont souvent mis en avant, mais il faut aussi prendre en compte d’autres facteurs comme les effets de la pollution et du changement climatique, l’apparition de nouveaux prédateurs comme le frelon asiatique, ou tout simplement l’érosion de la biodiversité qui réduit l’habitat et les ressources alimentaires des abeilles.

Si les conséquences potentiellement désastreuses de la disparition des abeilles sont abondamment documentées, un certain nombre d’actions concrètes sont déjà en place pour soutenir les colonies d’abeilles existantes.

Accroitre la biodiversité

Déjà mentionné dans ces colonnes, le réseau « biodiversité pour les abeilles » s’efforce de promouvoir le développement des jachères apicoles.  L’objectif en est simple et s’applique au « renforcement des populations d’insectes butineurs en leur assurant des approvisionnements plus réguliers en pollen de bonne qualité ».  En premier lieu, cette initiative s’adresse donc aux agriculteurs, qui peuvent se procurer divers mélanges de semences de plantes mellifères en fonction du type de sol.  Les collectivités locales et les particuliers sont également invités à semer les espaces publics ou les jardins privés.  La multiplication d’espaces fleuris assure les besoins en pollen suffisamment diversifié d’une colonie d’abeilles, renforce leurs défenses immunitaires et leur espérance de vie et augmente la qualité du miel produit.

Les initiatives de parrainage

Le programme « Abeille, Sentinelle de l’environnement® » propose aux collectivités (Région, Département, Ville, Communauté d’agglomération) et aux entreprises privées un partenariat avec l’UNAF (Union Nationale de l’Apiculture Française) dans le but de sensibiliser le public à l’urgente nécessité de sauvegarder les abeilles et protéger la biodiversité.  Ce partenariat comprend l’installation, l’entretien et le suivi d’un rucher de 6 ruches, la récolte et l’analyse du miel ainsi qu’un certain nombre d’activités pédagogiques.

Entreprises et particuliers peuvent également parrainer une ruche par le biais d’«un toit pour les abeilles ».  Par exemple, pour €72/an, un particulier peut parrainer 4,000 abeilles (soit 10% d’une ruche) et recevoir 6 pots de 250g de miel.  6 autres formules sont disponibles pour entreprises et particuliers.  Les syndicats départementaux affiliés au SNA (Syndicat Nationale d’Apiculture) proposent également des partenariats similaires avec les apiculteurs locaux.

L’apiculture en amateur

Il y aurait environ 69,000 apiculteurs en France (dont 2% de professionnels exploitants plus de 200 ruches – source Wikipédia).  Pourquoi ne pas rejoindre la cohorte des apiculteurs amateurs ? Pour les débutants, les syndicats départementaux ou associations locales proposent des stages de formation tout au long de l’année et il existe des dizaines de forums consacrés à l’apiculture sur la toile.  Si l’apiculture professionnelle peut paraître compliquée et onéreuse, on constate un regain d’intérêt pour les ruches légères et modulables comme les ruches Warré.  « L’apiculture pour tous », véritable bible de l’apiculture bio datant de 1948 et épuisé depuis longtemps est pourtant disponible en format .html ou .pdf .

Autre signe des temps, symbolique peut-être, mais néanmoins significatif : fin mars 2009, Michelle Obama a installé un jardin potager bio sur les pelouses de la Maison Blanche avec en son centre…deux ruches.