16 mars 2009

age-stupid

Le film d'Al Gore, Inconvenient Truth, était il assez effrayant pour convaincre les politiques ? L'homme, récompensé par le prix Nobel, a eu le mérite de mettre au grand jour le péril écologique que les scientifiques ont encore évoqué la semaine dernière à Copenhague. Mais il restera, comme avec Nicolas Hulot et son implication dans la présidentielle, un arrière gout de mal digéré : en France, le Grenelle de l'Environnement a peut-être soulevé quelques problématiques intéressantes, et de nouvelles lois donneront sans aucun doute  des incitations sérieuses aux bonnes volontés. Mais le problème de fond n'es pas résolu, et notre civilisation de "drogués au pétrole", que dénonce avec force le polytechnicien Jancovici, n'est pas prête à mettre un coup d'arrêt à ce désir de croissance qui pourrit les ambitions des plus modestes défenseurs de ce qui reste de lucidité.

Lucidité ou stupidité, telle est la question.

Le film "The Age of Stupid" ("L'ère de la stupidité"), qui aborde la question du changement climatique et de notre absence de réaction, a été présenté samedi  dans un chapiteau fonctionnant à l'énergie solaire et retransmis par satellite dans 70 cinémas du pays.   Les organisateurs de cet évènement comptaient sur 16.000 personnes pour assister à cette première, mais ont volontairement découragé tous ceux qui auraient voulu venir à Londres pour le voir, afin de réduire la pollution que causerait leur déplacement.

L'acteur principal, Pete Postlethwaite est arrivé à bord d'une voiture solaire pour cette première à laquelle assistaient également l'actrice Gillian Anderson, la styliste Vivienne Westwood -venue à vélo- et le ministre britannique de l'Energie et du Changement climatique Ed Miliband.  Dans ce film Pete Postlethwaite joue le rôle d'un vieil homme vivant seul en 2055, regardant des images d'archives datant de 2008 et se demandant pourquoi personne n'a agi pour arrêter le changement climatique. La réalisation de ce film qui sera présenté le 20 mars a duré trois ans et demi avec un budget de seulement 500.000 euros provenant d'investisseurs individuels.

Lien : The Age of Stupid