Alors qu'une cinquantaine de pays se réunissaient hier à Oslo pour lancer un partenariat international contre la déforestation, l'Indonésie annonçait un moratoire de deux ans sur les permis de déforestation. L'association Greenpeace s'en félicite dans un communiqué mais insiste en demandant à Jakarta de réexaminer aussi les autorisations déjà accordées pour déboiser.
"Nous saluons la coopération entre l'Indonésie et la Norvège, ainsi que l'annonce du moratoire de deux ans", a dit Joko Arif, un responsable du dossier "forêt" à Greenpeace en Asie du Sud-Est, cité par l'AFP.
L'organisation écologique est à la pointe de la lutte contre le déboisement en Indonésie qui possède, avec le Brésil, l'une des plus grandes forêts équatoriales au monde, mais qui affiche aussi l'un des taux de déforestation les plus élevés, en particulier sur les îles de Sumatra et de Bornéo.
Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono a annoncé mercredi à Oslo "un moratoire de deux ans au cours desquels sera stoppée la conversion des tourbières et des forêts" en terres cultivées. Cette décision s'inscrit dans le cadre d'un accord avec la Norvège qui consacrera jusqu'à un milliard de dollars pour la préservation des forêts indonésiennes.
Mais, pour Greenpeace, "pour lutter efficacement, le gouvernement doit réexaminer tous les contrats actuels" qui permettent à certaines compagnies de déboiser des forêts sur tourbières.
Les ONG réclament également une lutte plus déterminée des autorités contre le déboisement illégal qui représenterait de 40 à 55% du bois coupé, selon un récent rapport de Rainforest Action Network (RAN).
Selon le Groupe intergouvernemental d'experts de l'ONU sur l'évolution du climat (Giec), la déforestation représente 17% des émissions globales de gaz à effet de serre, soit plus que le secteur du transport.