16 janvier 2010

AMBATO (Equateur), 16 jan 2010 (AFP). Le président de l'Equateur, Rafael Correa, a assuré samedi qu'il voulait mener à bien le projet Yasuni ITT, en vertu duquel il renoncerait à l'exploitation pétrolière dans une grande réserve de biosphère, mais "sans céder un millimètre de souveraineté nationale".

"Le projet Yasuni-ITT continuera et nous allons redoubler d'efforts pour que ce soit un succès", a déclaré M. Correa dans la ville andine d'Ambato (centre), à l'occasion du troisième anniversaire de son arrivée au pouvoir.

Le projet ITT --du nom des gisements d'Ishpingo, Tiputini et Tambococha dans l'Amazonie équatorienne-- vise à amener la communauté internationale à financer à hauteur de 3,5 milliards de dollars l'abandon de leur exploitation, un manque à gagner évalué par Quito à 850 millions de barils de pétrole.

Lancé en 2007 par M. Correa, le projet a obtenu en 2009 des soutiens de taille. L'Allemagne s'est engagée à hauteur de 910 millions de dollars et l'Espagne a promis 241 millions, tandis que la France, la Suisse et la Suède envisagent de s'y associer.

Le 9 janvier, M. Correa a toutefois menacé de lancer l'exploitation pétrolière en juin, accusant ses partenaires de bafouer la "dignité" de son pays et jugeant "honteux" les termes de l'accord qui devrait confier la gestion du projet au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Sa déclaration a entraîné la démission mardi du directeur de la commission de pilotage de Yasuni, Roque Sevilla, puis du ministre des Affaires étrangères Fander Falconi qui ont tous deux pointé les réticences de la compagnie pétrolière publique Petroecuador face à ce projet.

Samedi, M. Correa a affirmé que les pays contributeurs avaient demandé la mise en place d'une zone de "100.000 kilomètres carrés de forêt protectrice" autour de la réserve, dans laquelle l'Equateur ne pourrait pas non plus exploiter de réserves pétrolières ou minières.

Le Parc naturel de Yasuni s'étale sur 950.000 hectares à 300 km de Quito. L'Unesco lui a accordé le statut de "réserve mondiale de la biosphère" en 1989.

Le pétrole est la principale source de devises de l'Equateur, plus petit membre de l'Opep avec une production de 491.000 barils par jour, selon des chiffres officiels.