25 août 2009

Ce n'est encore qu'un projet sur papier, mais il a le mérite d'avoir suscité quelques articles dans la presse locale.  Le Projet Alter, document de 40 pages, vient d'être publié en ligne  par l'UDB (Union Démocratique Bretonne, groupe  politique breton) rédigé sous la coordination de Gwenael Henry. Sous titré "un avenir soutenable pour la bretagne", il pose les bonnes questions et postule les bonnes orientations, en référence aux nombreuses nuisances dont a eu à souffrir la vieille péninsule armoricaine, parmi lesquelles marées noires ou menaces d'implantations nucléaires  : "Ni Portsall, ni Tchernobyl" (1).

alter-breton

Une société mutante

Le document fait le point sur l'évolution sociologique de la Bretagne, qui depuis les années 70 où était proposé le premier projet Alter Breton, a connu des boulversements profonds, la disparition totale de l'ancienne société rurale étant le symptôme  d'une mutation économique accomplie depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Refus du pétrole, refus du nucléaire : retour à la bougie ?

L'argument du retour à la bougie, largement repris depuis les débats occasionnés par la présence croissante des écologistes dans la vie publique, est ici largement balayé : la Bretagne regorge d'énergies alternatives, renouvelables, inépuisables. La biomasse, l'énergie éolienne, l'énergie de l'océan sont des pistes qui ne sont toutefois viables que dans le cadre d'un changement radical des processus de production et de consommation de l'énergie qui aujourd'hui sont encore trop centralisés.

Les pistes

En refusant de faire du long terme une extrapolation de le société actuelle, le projet Alter cherche à satisfaire les besoins fondamentaux des hommes et des femmes de notre époque, en rejetant tout gaspillage. Il suppose une autre façon de vivre, plus économique, mais confortablement :

  • Les conditions de logement et l'équipement domestique prévus sont supérieurs à la situation actuelle : logement 100 m² par ménage ; équipement intérieur équivalent avec 1,5 fois le niveau actuel, mais durant 2 fois plus longtemps : « Ces niveaux suffisent à assurer une vie matérielle confortable pour tous, à condition d'une juste répartition des biens correspondants ».
  • La vie collective est facilitée : locaux sociaux et scolaires plus nombreux.
  • Les conditions de production sont totalement revues :
    • unités de production plus petites et mieux réparties sur le territoire, les communes rurales sont revitalisées autour de complexes agro-énergétiques ;
    • on recherche une économie systématique de la consommation (au moins 15 %) ;
    • on produit des biens plus durables et les déchets sont récupérés ;
  • l'aménagement du territoire est remodelé :
    • arrêt du développement des hypervilles, développement des petites agglomérations(10 000 habitants), le maillage territorial de la Bretagne s'y prête très bien ;
    • utilisation systématique des sols pour les cultures vivrières, énergétiques ou pour les capteurs solaires ;

En savoir plus : le Projet Alter Breton

Notes

(1) Lire sur ecolopop à ce sujet: