8 juin 2009

QUITO, 8 juin 2009 (AFP). Le président socialiste de l'Equateur, Rafael Correa, a haussé le ton lundi à l'encontre des compagnies pétrolières étrangères, qui lui réclament des milliards de dollars d'indemnisations.

"Nous allons être beaucoup plus fermes avec toutes ces entreprises qui croient pouvoir continuer à abuser de notre pays, (qui) refusent de payer des impôts", a déclaré le dirigeant, proche de Hugo Chavez, chef de file de la gauche antilibérale en Amérique latine.

"En plus, ils nous traînent devant des cours d'arbitrage pour demander des indemnisations se chiffrant en millions. S'ils croient les mériter, qu'ils quittent le pays! Qu'ils aient la cohérence de cesser de travailler dans un pays qui les a théoriquement tant exploités!", a-t-il ajouté lors de l'investiture du nouveau ministre des Mines et Pétroles, Germanico Pinto.

Selon un rapport publié en novembre, le montant réclamé à l'Equateur par plusieurs pétroliers étrangers s'élève à 12,944 milliards de dollars (9,2 milliards d'euros), un chiffre supérieur à sa dette extérieure.

Quito est notamment en conflit avec la compagnie française Perenco et l'américaine Oxy, qui exigent des indemnisations pour des ruptures anticipées de contrats.

L'Equateur, lui, réclame notamment à Perenco des arriérés d'impôts, au titre des bénéfices extraordinaires tirés de la hausse des cours du pétrole jusqu'à la mi-2008.

"Nous allons radicaliser notre révolution citoyenne, ce qui implique notamment d'exiger le respect à l'égard de notre pays", a ajouté Rafael Correa, réélu récemment jusqu'en avril 2013.

"Les entreprises multinationales exploitent notre pétrole, ce qui signifie qu'elles travaillent pour nous. Mais même si ce n'était pas le cas et que nous étions associés, dans quelle partie du monde un associé qui poursuit l'autre continue à faire partie de la société?", a-t-il poursuivi.

Il y a dix jours, Rafael Correa a annoncé que l'Equateur allait se retirer du Centre international de règlement des différends relatifs à l'investissement (Cirdri) de la Banque mondiale, devant lequel il est poursuivi par ces compagnies pétrolières.

Warren Templeton, élégant dans un costume sombre à fines rayures blanches, une cravate pourpre, est apparu souvent mal à l'aise, marmonnant ses réponses à l'interprète. Confus sur le nombre de fois où il fut marié comme sur ses deux condamnations, en 1994 et 1996 en Grande-Bretagne, pour des faits similaires.

Le prévenu ne s'est jamais vraiment expliqué. Il a justifié son changement d'identité en 1997, de Graham Briggs à sa naissance en Warren Templeton, en invoquant une campagne dans la presse anglaise d'une de ses ex-compagnes.

Pour la procureure, Anne-Marie Laprie, Templeton "est venu en France chercher une nouvelle virginité", après avoir écopé d'une interdiction d'exercer en Grande-Bretagne.

Elle a dans son réquisitoire évoqué "un escroc qui a floué les économies de ses compatriotes".

"C'est quelqu'un qui porte beau, qui a besoin d'être dans l'apparence, la séduction, la représentation", a-t-elle souligné.

De son côté l'avocat de la défense, Me Alexandre Novion, a mis en cause les banques coupables selon lui de ne pas avoir exercé de contrôle.

Warren Templeton endossait en effet des chèques établis à l'ordre de trois banques françaises, dans lesquelles il avait un compte.

Deux des sept parties civiles présentes à l'audience ont manifesté leur mécontentement à l'énoncé de la condamnation, trop clémente à leur goût.