18 février 2009

NAIROBI, 18 fév 2009 (AFP). Le ministre français de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a plaidé mercredi à Nairobi pour la mise en place d'un groupe d'experts capables de faire autorité en matière de biodiversité à l'instar du Giec pour le climat.

S'adressant au forum annuel du Programme des Nations Unies pour l'environnement (Pnue) au siège de cet organisme dans la capitale kényane, M. Borloo a souhaité l'organisation d'une réunion internationale sur ce projet "dans les trois ou quatre mois".

Le climat a un Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) mais il n'existe pas de mécanisme similaire pour évaluer l'érosion de la biodiversité dans le monde, un outil que les scientifiques réclament depuis plusieurs années.

Un projet de création d'un Ipbes (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) est à l'étude mais bute encore sur les réticences de certains pays, comme le Brésil, désireux de protéger leur souveraineté sur la gestion de leurs forêts et de leurs richesses biologiques.

"Bien sûr, il y a des problèmes de souveraineté mais il faut trouver des solutions", a lancé le ministre français, ajoutant: "la biodiversité, c'est capital".

"Où en serions-nous, si nous n'avions pas eu le Giec", qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2007 pour ses travaux sur le changement climatique et ses conséquences, s'est-il interrogé.

"Nous avons besoin d'urgence de l'Ipbes, nous en avons besoin pour la prise de décision publique et nous en avons besoin pour l'opinion publique", a dit M. Borloo.

"Il y a urgence" à créer ce Giec de la biodiversité, a renchéri de son côté la ligue Roc, association française pour la protection de l'environnement, présente à Nairobi.