3 février 2009

L'ISLE-ADAM (Val d'Oise), 3 fév 2009 (AFP). Nicolas Sarkozy a profité mardi d'un déplacement dans le Val d'Oise pour rôder ses arguments en vue de sa prestation télévisée de jeudi, indiquant qu'il aurait notamment l'occasion d'y répondre aux "inquiétudes" qui se manifestent dans le pays face à la crise.

"Il y a des inquiétudes dans notre pays. J'aurai l'occasion d'y répondre, mais pas au prix de l'immobilisme, pas au prix du conservatisme, pas au prix du refus d'une évolution qui condamnerait le pays à ne pas créer les emplois dont nous avons besoin", a déclaré M. Sarkozy lors d'une table ronde sur le transport fluvial à L'Isle-Adam.

Tout au long de son intervention, le chef de l'Etat s'est largement écarté du sujet imposé du développement du transport fluvial pour défendre sa politique face à la crise et, surtout, démontrer son volontarisme.

Moins d'une semaine après la journée de grèves et de manifestations qui a réuni entre un et 2,5 millions de personnes dans les rues, il a fustigé tous les tenants, syndicats et Parti socialiste en tête, d'un "coup de pouce" pour le pouvoir d'achat.

La relance par la consommation, "ça consiste à donner d'une main et à reprendre de l'autre (...) ça a été fait deux fois en France (et) ça n'a servi à rien", a-t-il dénoncé en évoquant les plans de relance conduits par la gauche en 1981 et la droite dans les années 1970 après le premier choc pétrolier.

"Nous, on prend tous les investissements qui devaient être faits depuis bien longtemps (...) et on les accélère en deux ans", a poursuivi Nicolas Sarkozy. "Ces investissements-là, ils créent de l'activité économique. On dépense de l'argent mais en échange on crée du capital", a-t-il dit.

Sur le développement durable, l'un de ses thèmes favoris, il a répété sa volonté de faire "du réchauffement climatique, de la crise économique une opportunité de changer notre modèle de production".

"Le transport fluvial est un élément essentiel de notre volonté de répondre à la crise par le développement durable", a-t-il insisté, après avoir visité un barrage rénové dans le cadre du projet européen Seine-Nord-Europe.

Et pour démontrer son volontarisme face à la crise, l'un de ses arguments favoris lors de toutes ses interventions publiques du mois de janvier, il s'est même trouvé lundi un "sparring partner" inattendu en la personne d'un batelier qui peine à faire réparer son bateau, le "Madagascar".

"Comment ça se fait qu'on peut pas réparer, rénover le +Madagascar+ en France ?", s'est exclamé Nicolas Sarkozy, ravi de la perche qui lui était tendue. "Si le ministre des Transports veut bien s'en occuper", a-t-il lancé au secrétaire d'Etat Dominique Bussereau, "je suis persuadé qu'il y a là matière" à trouver du travail à un chantier.

"C'est la succession de niches qui permet le travail", a conclu le président. Un argument de plus avant sa prestation jeudi soir dans une émission spéciale sur TF1, France 2, M6 et RTL.