19 février 2009

PARIS, 19 fév 2009 (AFP). Le président exécutif d'EADS Louis Gallois plaide pour une "politique industrielle européenne" qui se traduirait par un "grand emprunt européen" pour financer la recherche et l'investissement technologique, dans un entretien au journal Le Monde daté de vendredi.

Le patron de la maison mère d'Airbus juge qu'un "accord doit se dégager sur les axes d'une politique industrielle européenne", avec des "actions communes et concertées".

"Je suis favorable à l'idée d'un grand emprunt européen pour financer la recherche et l'investissement technologique", déclare ainsi M. Gallois.

"Après le nucléaire, Airbus, Ariane, et maintenant Galileo, la période est propice à d'autres programmes: énergies renouvelables, confinement du CO2, exploration de l'espace...", détaille-t-il. Faute de quoi, "les Chinois ou les Indiens prendront le relais".

"L'Europe pourrait aussi réfléchir à sa politique de change", poursuit M. Gallois, qui n'a de cesse de déclarer que la vigueur de l'euro face au dollar américain pénalise son entreprise.

Par ailleurs, la France a déjà promis 5 milliards d'euros qui serviront à financer des projets de ventes d'avions mais "cette initiative portera ses fruits si elle est élargie au niveau européen", juge M. Gallois, qui note que l'Allemagne y "réfléchit positivement".

Il avait déjà appelé l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Espagne, impliqués dans Airbus, à s'inspirer du plan français.

Ce n'est "pas du protectionnisme que de relancer le financement de l'économie" à l'heure où les compagnies aériennes ont du mal à financer leurs achats en raison de la crise financière, poursuit-il. L'agence américaine de crédit à l'exportation Eximbank est aussi "prête à apporter une part des financements", note-t-il.

La compétition pour le remplacement des ravitailleurs de l'armée de l'air américaine sera "un bon test" pour juger d'un éventuel protectionnisme pro-Boeing aux Etats-Unis, selon lui.

Ce contrat, d'un montant initial de 35 milliards de dollars pour 179 avions ravitailleurs, avait été attribué à l'américain Northrop Grumman et à son partenaire EADS, avant d'être remis en jeu après une contestation de Boeing devant la Cour des comptes américaine.