22 février 2009

BAGDAD, 22 fév 2009 (AFP). Détenteur des troisièmes plus grandes réserves pétrolières au monde, l'Irak veut développer d'autres secteurs économiques pour ne plus dépendre uniquement de l'or noir, dont les prix ne cessent de baisser.

"Je pense que le déclin des prix du pétrole est durable, d'autant que les pays industriels ont tendance à vouloir utiliser de plus en plus d'énergies renouvelables et propres", a affirmé dimanche à l'AFP le ministre irakien du Plan, Ali Babane.

"En clair, même en cas de reprise de l'activité économique, la demande sera satisfaite grâce aux nouvelles sources d'énergie et les prix du pétrole continueront à stagner", a ajouté le ministre, qui organise cette semaine à Bagdad un symposium "sur les mesures de substitution après le déclin des prix du pétrole".

Le brut a terminé en fin de semaine à New York à 38 dollars, contre plus de 140 dollars en juillet. Cette chute des cours a contraint l'Irak à diminuer en 2009 de 20% ses investissements, alors qu'il a besoin de 400 milliards de dollars pour rétablir ses infrastructures ravagées par 19 années de guerre et d'embargo international.

"Nous devons nous concentrer sur des secteurs productifs comme l'agriculture, l'industrie, le tourisme religieux et les services. C'est une substitution réaliste compte tenu des circonstances économiques", a souligné M. Babane.

"Le secteur pétrolier restera le plus important dans notre pays pour des décennies mais (...) nous désirons diminuer autant que possible la part du pétrole dans nos revenus", a-t-il dit.

Le pétrole représente 98% des revenus du pays.

Cela nécessite, selon lui, la mobilisation des secteurs privés irakien et étranger, ainsi que de l'investissement venu de l'extérieur. "Pour cela, il faut réformer le système bancaire, l'institution boursière et la législation".

"Il faut changer radicalement la législation et libérer l'administration de la corruption et de la bureaucratie. C'est un processus à long terme, une affaire de trois à cinq ans. Mais on ne peut plus retarder les choses sinon nous le paierons cher", assure M. Babane.