19 février 2009

OTTAWA, 18 fév 2009 (AFP). Des militants de l'organisation écologiste Greenpeace ont escaladé un pont d'Ottawa mercredi pour y déployer deux grandes banderoles demandant au président américain Barack Obama de dire non au pétrole des sables bitumineux canadiens lors de sa visite jeudi.

Dix militants de Greenpeace, dont quatre grimpeurs, ont installé les deux banderoles sur un grand pont derrière le parlement la veille de la visite à Ottawa du président américain.

L'une souhaitait la bienvenue à M. Obama, l'autre l'invitait à "ne pas acheter le pétrole sale des sables bitumineux".

Greenpeace a fait ce geste "dans le but de mettre les questions climatiques et énergétiques en tête des discussions lors de la visite du président", a indiqué l'organisation dans un communiqué, en demandant à M. Obama de donner la priorité aux combustibles à bilan carbonique peu élevé, ce qui bloquerait l'importation du pétrole des sables bitumineux.

Dans une lettre ouverte adressée à M. Obama, et rendue publique mercredi, 50 personnalités canadiennes ont invité le président américain à "reconnaître les graves conséquences de la dépendance aux sables bitumeux".

"Lors de vos entretiens avec le gouvernement canadien, nous vous encourageons à soulever les inquiétudes suscitées par les problèmes environnementaux et sociaux engendrés par les sables bitumeux", écrivent les signataires de la lettre, parmi lesquelles se trouvent Adam Kreek, champion olympique d'aviron à Pékin, Andrew Ference, joueur du club de hockey des Boston Bruins, ou Jack Layton, chef du Nouveau parti démocratique (gauche).

Le Canada est actuellement le principal fournisseur de pétrole des Etats-Unis et une bonne partie de ce pétrole provient des sables bitumineux de l'ouest canadien, dont l'exploitation est très polluante et contribue largement aux émissions de gaz à effet de serre du Canada.

Dans une interview à la chaîne CBC mardi, M. Obama a évité de parler de "pétrole sale", à propos des sables bitumineux, tout en reconnaissant que ceux-ci ont "une importante empreinte écologique".

"Dans une certaine mesure, a-t-il dit, les Etats-Unis et le Canada peuvent collaborer afin de capter (...) les gaz à effets de serre avant qu'ils ne se diffusent dans l'atmosphère".

Il a toutefois souligné que la lutte contre le changement climatique devait être menée à l'échelle internationale, remarquant qu'aucun pays ne pouvait s'y attaquer seul.