26 février 2009

WASHINGTON, 26 fév 2009 (AFP). Le président Barack Obama compte lever 80 milliards de dollars par an dès 2012 par la vente de droits d'émission de gaz carbonique aux entreprises dans le cadre d'un marché fédéral d'échange destiné à lutter contre le réchauffement, selon son projet de budget transmis jeudi.

Au total, ce système qui pénalisera les plus gros pollueurs et récompensera les entreprises les plus vertes et auquel était farouchement opposé l'administration Bush, devrait permettre de financer à hauteur de 15 milliards de dollars annuellement des investissements clés pour le développement de sources d'énergies propres, selon le document remis à la presse.

Les quelque autres 63 milliards de dollars de revenus tirés de la vente de ces droits de polluer seront redistribués sous forme de réduction d'impôt aux familles, communautés et entreprises les plus vulnérables pour les aider dans la transition vers une économie basée sur une énergie propre, explique l'administration américaine.

La création d'un système contraignant de plafonnement du CO2 notamment par la mise en place d'un marché d'échange de droits des émissions polluantes couplé au développement de sources d'énergie propre, devrait permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre d'environ 14% sous leur niveau de 2005 d'ici 2020 et de 83% d'ici 2050.

Le président Obama avait plaidé mardi devant le Congrès pour un système de plafonnement des émissions de CO2 avec un marché de quotas d'émission qui suscite encore beaucoup de réticences surtout au Sénat même dans les rangs d'élus de la majorité démocrate représentant notamment des Etats producteurs de charbon.

"Je demande au Congrès de me transmettre une loi qui institue des quotas sur les émissions de gaz carbonique fondés sur le marché et encourage la production d'énergies renouvelables", avait déclaré M. Obama, citant la nécessité de transformer l'économie américaine et de protéger la planète du changement climatique.

Dans un marché dit de "cap and trade" comme celui fonctionnant déjà en Europe, les entreprises les plus polluantes dépassant les limites fédérales peuvent acheter des droits d'émission à celles restant sous les quotas.