20 février 2009

CAEN, 20 fév 2009 (AFP). Quarante tonnes de coquilles Saint-Jacques de Normandie ont dû être jetées à la poubelle faute de trouver des acheteurs, a indiqué vendredi Paul Françoise, président de la commission coquillages et pêche à pied du comité national des pêches, évoquant une situation inédite.

"D'un seul coup, en quinze jours, on a vu le marché s'écrouler", a-t-il expliqué. "Tous les stocks des transformateurs de coquilles sont pleins, on a dû en détruire quarante tonnes", a-t-il ajouté.

"Cela n'est jamais arrivé, surtout en cette période de l'année, je n'ai jamais vu cela en trente ans", a-t-il encore déclaré à l'AFP. "Derrière, il y a la crise, nous ne vendons plus rien sur le marché espagnol", un gros marché d'exportation, a-t-il expliqué.

Quant au marché français, "la noix fraîche étant un produit assez cher, on voit que le consommateur en achète une fois et puis c'est tout".

Du coup, les pêcheurs normands ont décidé "de ne pas aller en mer ce week-end et le week-end prochain". Si cela perdure, "il faudra prendre des mesures plus douloureuses" comme fermer plusieurs jours de suite.

Confrontés à la même mévente, les pêcheurs de la baie de Saint-Brieuc se réunissaient vendredi pour voir quelles mesures adopter. "La crise est nationale, les pêcheurs bretons réfléchissent aussi à limiter la pêche", a ajouté M. Françoise.

Près de 60% des coquilles Saint-Jacques sont pêchées en Normandie et le reste en Bretagne, essentiellement dans la baie de Saint-Brieuc.

Ce n'est pas une espèce sous quota européen, mais elle est soumise aux estimations de stocks de l'Ifremer qui formule chaque année des recommandations, après une campagne de prospection.