4 février 2009

WASHINGTON, 4 fév 2009 (AFP). L'ambassadeur de l'UE à Washington John Bruton a estimé mercredi devant des parlementaires américains que la Chine devrait prendre de sérieux engagements lors du sommet de l'ONU sur le climat à Copenhague à la fin de l'année.

Il n'y aura pas de "joker" pour la Chine, a dit M. Bruton, qui s'exprimait devant la commission sur l'indépendance énergétique et le changement climatique de la Chambre des représentants.

Les dirigeants chinois "reconnaissent qu'ils ont beaucoup à faire" et "nous devons les aider du mieux que nous pouvons", a-t-il ajouté.

Le représentant républicain James Sensenbrenner a de son côté estimé que le sommet de Copenhague ne pourrait aboutir à un traité solide qu'à condition d'intégrer les puissances émergentes comme la Chine, le Brésil ou l'Inde.

La communauté internationale doit se réunir fin décembre à Copenhague pour mettre au point le traité qui devra déterminer la part d'efforts de chacun, pays industrialisés et en développement, pour réduire leurs rejets polluants sur la période postérieure à 2012.

Le diplomate européen a également demandé aux parlementaires américains d'élaborer une loi pour mettre en place un marché d'échange des droits d'émissions de CO2, avant même le début des discussions à Copenhague.

"Il serait souhaitable que le Sénat et la Chambre des représentants tombent d'accord sur une loi d'ici là. Cela montrerait que les Etats-Unis sont en tête (du combat contre le réchauffement climatique) en donnant l'exemple et en prenant des engagements", a déclaré M. Bruton.

Il a indiqué que les parlementaires américains lui avaient dit espérer aboutir dès le mois de mai prochain à un projet de loi à un stade déjà avancé sur ce sujet.

M. Bruton a salué cette initiative, estimant qu'elle renforcerait la position des Etats-Unis lors du sommet organisé dans la capitale danoise.

Selon l'ambassadeur européen, le "plus grand défi" de Copenhague sera de parvenir à un accord avec les pays très peuplés ayant un niveau relativement bas d'émissions de gaz à effet de serre, et dont l'économie est avant tout orientée vers l'amélioration du niveau de vie de la population.

"Ce sera difficile d'obtenir des engagements de leur part (...) à moins que les Etats-Unis, qui sont parmi les plus grands émetteurs (de CO2) dans le monde, n'aient eux-même déjà pris de sérieux engagements", a-t-il dit.