6 février 2009

YAOUNDÉ, 6 fév 2009 (AFP). Des évêques de six pays d'Afrique centrale ont dénoncé dans un rapport la corruption dans la gestion des ressources naturelles de leur région et appelé à la transparence pour sortir les populations de la misère.

"Si notre richesse avérée du sol et du sous-sol contraste toujours avec la misère de nos populations, c'est aussi en grande partie à cause du mal de la corruption qui grippe le fonctionnement de notre administration, de notre économie, de nos investissements, de notre système d'éducation et de santé", écrivent ces évêques dans un rapport dont l'AFP a obtenu copie vendredi à Yaoundé.

"Nous avons le devoir de suivre la prospection et l'exploitation des ressources naturelles dans nos régions", activités à faire "dans le respect des normes environnementales et sociales pour que soient respectés les droits de l'Homme et le bien-être des populations", déclarent les évêques des pays de la Cemac (Gabon, Congo, Cameroun, Tchad, Centrafrique, Guinée équatoriale).

"Notre regard critique et attentif doit se porter sur la révision des contrats illégitimes existants et surtout sur la signature des nouveaux contrats pour que, plus jamais, nos communautés ne soient appauvries par des exploitants véreux", ajoutent-ils.

Les évêques estiment que par le passé leurs appels ont "contribué à lever le tabou sur le pétrole et à mobiliser (...) sur la nécessité de changer le comportement dans l'exploitation et les gestions de nos ressources".

Ils estiment qu'il est "urgent (...) de poursuivre ce plaidoyer" contre la pauvreté et exhortent "à développer un mécanisme de résistance à la corruption".

Le Gabon, le Congo, le Cameroun et la Guinée Equatoriale, ont adhéré à l'Initiative de transparence dans les industries extractives (EITI) à qui vise à assurer que les revenus du pétrole contribuent au développement des pays producteurs.