TUNIS, 18 jan 2009 (AFP). Des experts économiques d'Europe et du Maghreb appellent à accélérer la mise en place des institutions de l'Union pour la Méditerranée (UPM), relançant l'idée d'une banque régionale pour financer des projets "concrets", selon un document publié dimanche à Tunis.
Dans ce texte dit "appel de Tunis" issu d'un séminaire sur l'intégration économique, les participants d'Allemagne, Algérie, France, Maroc et Tunisie invitent les Etats européens à "accélérer l'intégration euro-méditerranéenne et demandent aux pays de la rive sud de relancer leur propre intégration.
Ils insistent sur la création d'une "banque régionale dédiée au partenariat euro-méditerranéen", en référence à un ancien projet boudé par la Banque Mondiale et la Banque européenne d'investissement, qui craignent un double emploi avec des mécanismes de financement existants.
Signataire de l'appel, Christian de Boissieu, président du Conseil d'Analyse économique auprès du Premier ministre français, a plaidé l'utilité d'une banque régionale qui serait, selon lui, alimentée par l'épargne européenne et les fonds réservés par l'Union européenne au partenariat euro-méditerranéen.
Les signataires estiment que les 43 pays membres de l'UPM n'ont "pas encore réellement pris la mesure de la crise mondiale" et mettent en garde contre le "risque de marginalisation" de la région.
Lors du séminaire tenu samedi, Mohamed Nouri Jouini, ministre tunisien du Développement a indiqué que son pays souhaitait "des projets clairement définis et financés à des conditions favorables" et estimé que l'UPM devait "favoriser la libre circulation des personnes" entre les deux rives.
"Le temps joue contre l'UPM", a estimé Afif Chelbi, ministre de l'Industrie, exigeant des "projets concrets dans les meilleurs délais", et citant notamment l'interconnexion électrique, la production d'électricité à partir de l'énergie solaire et la dépollution.