BRUXELLES, 27 jan 2009 (AFP). L'Europe a besoin d'un engagement "total" des Etats-Unis à lutter contre le réchauffement de la planète pour convaincre les économies émergentes d'y contribuer, affirme mardi le commissaire européen à l'Environnement Stavros Dimas dans une lettre au président Barack Obama.
"Il est clair qu'aucune solution globale ne sera possible sans le soutien actif et total des Etats-Unis", soutient le commissaire dans cette lettre publiée sur son blog.
"Ce n'est pas seulement parce que les Etats-Unis contribuent pour 22% des émissions de gaz à effet de serre. C'est aussi parce que beaucoup d'autres pays, comme la Chine, ne voient pas pourquoi ils devraient agir si les économies les plus riches du monde ne prennent pas d'engagements fermes", explique M. Dimas.
La Commission européenne va proposer mercredi des objectifs chiffrés et des actions ciblées à mener dans le monde en vue du sommet de l'ONU organisé à Copenhague en décembre 2009 sur la protection du climat après 2012.
Elle recommande une augmentation graduelle des investissements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, avec un objectif ambitieux: 175 milliards d'euros par an en 2020, dont 30 milliards destinés à aider les pays pauvres dans ce domaine.
"Plus de la moitié de ces nouveaux investissements --environ 95 milliards d'euros-- devront être réalisés par les pays en développement", précise l'exécutif européen dans un avant-projet dont l'AFP a obtenu une copie.
Les Européens sont aujourd'hui en position de force, car ils se sont engagés en décembre à réduire en 2020 leurs émissions de 20% par rapport à leurs niveaux de 1990, rappelle M. Dimas.
Sa lettre ouverte est rendue publique au lendemain de la nomination d'un "monsieur réchauffement climatique" aux Etats-Unis et de l'annonce de mesures pour réduire les émissions automobiles de gaz à effet de serre.
"Nous montrerons clairement au monde entier que l'Amérique est prête à prendre la tête" du combat en faveur de l'environnement, a affirmé M. Obama.
"Le monde attend de l'Amérique qu'elle montre le même niveau d'engagement que les Européens", lui répond M. Dimas, sous forme de défi.