30 janvier 2009

NICE, 30 jan 2009 (AFP). 150 scientifiques, originaires de 26 pays, ont mis en garde vendredi à Nice contre les risques que l'acidification des océans, intensifiée par les émissions de gaz à effet de serre, fait courir aux éco-systèmes marins et à l'industrie de la pêche.

Dans une "déclaration de Monaco", rendue publique vendredi à Nice, les scientifiques soulignent que l'acidification des océans est en augmentation constante depuis 25 ans, qu'elle s'accélère, et que "des dégâts sévères" vont en résulter de façon imminente.

Les océans absorbent actuellement un quart du CO2 émis dans l'atmosphère par les activités humaines. La dissolution du CO2 dans l'eau produit de l'acide carbonique, qui augmente l'acidification des océans.

Ce processus a un impact direct sur certains organismes marins qui secrètent du calcaire, comme les moules, les huîtres ou les récifs coralliens, et un impact indirect sur la chaîne alimentaire marine et sur l'industrie de la pêche, ont expliqué les chercheurs qui ont présenté la déclaration à la presse.

En 2050, selon eux, le taux moyen de concentration de CO2 dans l'atmosphère pourrait facilement atteindre le double de la période pré-industrielle. Les récifs coralliens, où de nombreuses espèces viennent se reproduire, pourraient en conséquence diminuer d'un tiers d'ici 2050.

Des espèces, comme les escargots ptéropodes, qui constituent la nourriture principale des saumons dans l'Atlantique nord, sont directement menacés.

La déclaration de Monaco a été élaborée à la suite d'une décision prise lors du deuxième symposium sur l'Océan, qui s'est tenu du 6 au 9 octobre 2008 dans la principauté monégasque en présence de 250 chercheurs.

Le texte appelle les décideurs politiques à soutenir les efforts de recherche sur l'acidification et à développer d'urgence "des plans ambitieux pour limiter de façon drastique les émissions" de gaz à effet de serre.