6 novembre 2008

PARIS, 6 nov 2008 (AFP). Le président du conseil régional d'Ile-de-France Jean-Paul Huchon (PS) s'est dit jeudi "un peu choqué d'apprendre par la presse un certain nombre de décisions" concernant l'aménagement du plateau de Saclay, "sans avoir été le moins du monde consulté par le gouvernement".

Commentant à l'AFP les propos du secrétaire d'Etat Christian Blanc sur l'avenir de Saclay, M. Huchon a estimé que "c'est une méthode qui n'est pas adaptée car la région a investi dans ce secteur 250 millions d'euros depuis six ans et va encore investir 100 millions d'euros".

Soulignant que la région "sera indispensable pour la réussite du projet", il a demandé au gouvernement "de la concertation et l'association des partenaires".

Le président du conseil régional relève que le projet de "cluster scientifique et technologique" de M. Blanc "comporte pas mal d'inconnues", notamment pour son financement.

Lorsque le secrétaire d'Etat parle d'une contribution des entreprises, il faut dire selon lui "quelles entreprises, pourquoi et à quel niveau".

Quant aux collectivités locales, "on ne les fait pas simplement cracher au bassinet sans les associer à la construction des projets".

M. Huchon s'est également interrogé sur "la pertinence de regrouper toutes les écoles et les universités sur le même lieu".

"Je suis surpris qu'on veuille tout concentrer sur Saclay alors même que je ne pense pas que les principaux acteurs, notamment les chercheurs, soient totalement acquis à cette idée", a-t-il dit.

Selon lui, "c'est une proposition relativement dangereuse pour la diversité des lieux de développement en Ile de France, en particulier pour la vallée scientifique de la Bièvre et pour Paris, le plus grand cluster de recherche universitaire dans notre région et notre pays".

Pour M. Huchon, la proposition de M. Blanc de ne sanctuariser que 1.800 hecatares de terres agricoles est "inutilement provocatoire" et "faisant peu de cas du développement durable", alors que "tout le monde, y compris l'Etat, est d'accord pour 2.300 hectares".

"Pour le reste, nous serons au rendez-vous de cet enjeu majeur à condition qu'on veuille bien nous écouter et partager la responsabilité", a-t-il conclu.