11 juin 2008

PARIS, 11 juin 2008 (AFP). Nicolas Hulot a demandé aux députés "d'amender le texte (de loi du Grenelle de l'environnement) à la hausse, car la crise écologique s'emballe", dans un entretien au Monde paru mercredi, jour de présentation du projet de loi en Conseil des ministres.

Si le texte est voté au Parlement, "la France se sera remise à niveau de façon spectaculaire", estime le lobbyiste écologique dans une interview au journal Le Monde daté du 12 juin.

"La France passe enfin à l'acte", se réjouit-il.

"Pourtant, des mesures importantes ont été oubliées", regrette-t-il, soulignant que "la plus grande faiblesse du projet concerne la fiscalité écologique".

Il plaide pour l'instauration d'une "contribution climat-énergie" malgré la flambée du pétrole: "donner un prix au carbone, pour orienter les investissements des entreprises et des consommateurs, est le seul moyen de préparer l'envolée future du coût de l'énergie qui est inéluctable".

"J'attends beaucoup de la présidence française sur les questions de fiscalité et d'énergie", observe M. Hulot, car "bien sûr, le Grenelle ne suffira pas." "Il faut maintenant porter des mesures beaucoup plus radicales au niveau européen".

En France, la "résistance au Grenelle", estime-t-il, ne vient pas du président de la République Nicolas Sarkozy. "Mais au plus haut niveau de l'Assemblée nationale, à Matignon, dans l'entourage du président, on ne sent pas un grand enthousiasme", précise-t-il.

"Bernard Kouchner m'a dit n'être qu'à moitié convaincu sur tous ces sujets. Entendre cela en 2008, c'est consternant", indique Nicolas Hulot.